Changement climatique : le sommet de Paris cherche des financements requis

Lundi 11 Décembre 2017 - 12:30

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Les dirigeants politiques et d’institutions internationales se réunissent, le 12 décembre, dans la capitale française, pour discuter sur le financement des politiques climatiques. Cette réunion, baptisée « One Planet Summit », est également l’occasion de se remobiliser sur l’Accord signé à Paris, après la décision, en juin dernier, du retrait des États-Unis.

La rencontre de Paris intervient dans un contexte difficile puisque la dette verte, c’est-à-dire des obligations destinées à financer des investissements en faveur de la transition écologique, a bondi en 2017, en particulier en Europe. En rapport avec cette situation, Stéphane Marciel, responsable Obligations durables chez Société Générale CIB a estimé que durant l’année en cours, « les émissions mondiales de dette verte ont déjà atteint plus de 125 milliards d’euros contre 90 en 2016 ». En début 2017, la France avait donné l’exemple, avec une première émission verte d’un montant conséquent de sept milliards. « Et nous sommes persuadés que d’autres pays vont suivre, parce que c’est le sens de l’Histoire », assuré Stéphane Marciel.

Quelque quatre mille participants issus d’une centaine de pays prennent part à ces assises ainsi que huit cents organisations et acteurs publics et privés. Parmi les participants figure une dizaine de chefs d’Etat africains ainsi que des dirigeants de pays affectés par les changements climatiques, comme le Bangladesh, des Iles du Pacifique ou Haïti. Les Etats-Unis sont représentés par le chargé d’affaires de leur ambassade à Paris.

De nombreux Américains impliqués dans les questions climatiques participent également à la réunion, qui se tient juste après la 23e Conférence de l’ONU sur les changements climatiques, tenue en novembre dernier à Bonn, en Allemagne. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, ont fait également le déplacement de la capitale française.

Dans le cadre de ce sommet, des responsables de grandes villes, de banques centrales, de fonds souverains, d’entreprises et d’ONG participent aux forums dont l’ambition est de « faire travailler les acteurs engagés dans la mise en œuvre de projets d’une manière extrêmement concrète », selon l’Elysée. « Une dizaine de grosses annonces » sont attendues à l’issue de cette réunion, notamment des Cop, précise-t-on de même source.

Lors de l’annonce de cet événement, la présidence française avait dit qu’il était d’une importance capitale pour mieux agir ensemble « Il faut dresser le bilan de notre trajectoire par rapport aux engagements. Si nous n’accélérons pas nos efforts, nous n’arriverons pas à atteindre l’objectif d’une réduction (de la température) de 1,5 degré à la fin du siècle. Il faut redoubler d’effort, un sursaut », avait indiqué l’Elysée dans un communiqué.

S’agissant de l’utilité concrète d’un rendez-vous climatique supplémentaire et de la possibilité d’obtenir des résultats en une seule journée, la présidence française avait affirmé qu’il était « nécessaire et important » pour renforcer la mobilisation internationale. « Mais ce ne sera pas une pledging conférence (conférence avec des engagements officiels chiffrés) », avait-elle averti, tout en comptant créer des dynamiques avec les villes, les fonds d’investissement ou encore les banques de développement.

L’accord de Paris, adopté fin 2015, et ratifié à ce jour par cent soixante-neuf pays, vise à limiter le réchauffement mondial sous 2°C, voire 1,5°C, par rapport au niveau d’avant la Révolution industrielle. Mais l’annonce du retrait américain a porté un coup à un processus complexe, qui demande de se détourner des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Nestor N'Gampoula

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