Tanzanie : les corps des Casques bleus tués en RDC seront rapatriés entre mardi et mercredi

Les corps des quinze Casques bleus tanzaniens tués le 8 décembre dans l'est de la RDC au cours d'une attaque attribuée à des rebelles ougandais seront rapatriés "entre mardi et mercredi", a annoncé, le 10 décembre,  l'armée tanzanienne. "Nous sommes en train d'y travailler avec les Nations unies. Les corps seront rapatriés entre le 12 décembre et le 13 décembre", a indiqué à la presse le lieutenant-général James Mwakibolwa, numéro deux de l'armée tanzanienne. Le bilan établi par l'ONU de cette attaque survenue jeudi à la tombée de la nuit à Semuliki, dans la province du Nord-Kivu, est d'au moins quinze morts - tous Tanzaniens - et cinquante-trois blessés.

Le gouvernement tanzanien continue à parler de quatorze morts, chiffre initialement communiqué par les Nations unies. Une délégation a quitté Goma (est de la RDC) le 10 décembre pour se rendre sur les lieux de l'assaut, a constaté un correspondant de l'AFP. L'ambassadeur de Tanzanie en RDC ainsi que le responsable adjoint de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) sont partis en hélicoptère de Goma à Béni, selon cette même source. À Béni, ils doivent rencontrer des officiers des Forces armées congolaises (Fardc) ainsi que des membres du gouvernement provincial. Ils devaient se rendre ensuite, ce 11 décembre, sur le site de l'assaut, la base de Semuliki, où les Nations unies ont essuyé leur pire attaque depuis la mort de vingt-quatre Casques bleus pakistanais à Mogadiscio, en juin 1993.

Conviés à ce déplacement, quelques journalistes dont le correspondant de l'AFP ont été finalement priés de laisser leur place à des officiels provinciaux. Les circonstances de l'attaque sont loin d'être claires dans cette zone troublée de la RDC. L'assaut a été mené jeudi soir et a duré trois heures, conduit "par des hommes bien armés, lourdement armés. C’est une attaque manifestement préparée, organisée", a déclaré le secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des opérations de la paix Jean-Pierre Lacroix, sur RFI.

En Tanzanie, le général Mwakibolwa a indiqué que les soldats tanzaniens avaient été tués à l'issue de combats qui les avaient opposés "pendant treize heures" à des éléments des ADF qui venaient d'attaquer leur position. Les ADF (Allied Defense Forces, Forces démocratiques alliées) sont un groupe armé ougandais musulman actif dans le Nord-Kivu, un État de la RDC frontalier de l'Ouganda. Ils ne revendiquent pas leurs attaques. Repliés en forêt, les ADF combattent le pouvoir du président ougandais Yoweri Museveni, au pouvoir depuis trente et un ans.