Exécution du calendrier électoral : la Céni rassure, l’opinion toujours sceptique

Mardi 12 Décembre 2017 - 16:54

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Dans le cadre d’une récente réunion stratégique avec ses différents partenaires réunis autour du Comité de partenariat du projet d’appui au cycle électoral en République démocratique du Congo (PACEC), la Céni s’est déclarée résolument engagée dans la mise en œuvre du calendrier électoral publié le 5 novembre dernier.

Où en est-on avec l’évolution du processus électoral ? Cette question taraude bien des esprits dans un contexte sociopolitique trouble qui ne rassure guère quant au respect du calendrier électoral publié le 5 novembre fixant la tenue effective des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales pour le 23 décembre 2018. Sceptiques, nombre de congolais tiennent à l’œil la Céni qui, selon eux, jouerait le jeu du pouvoir en faisant le lit du glissement en faveur d’une énième prolongation du mandat présidentiel. Nonobstant les appréhensions d’une certaine opinion redoutant une rallonge du bail présidentiel au-delà de 2018 au regard des atermoiements en cours, la Céni se veut plutôt rassurante. Son président Corneille Naanga a indiqué au cours d’une réunion du PACEC présidée le 5 décembre, que son institution s’est résolument engagée dans la mise en œuvre du calendrier électoral.  

L’occasion était belle dans ce cadre d’échange formel de dialogue entre la Céni, le gouvernement et les différents partenaires au processus électoral, de faire l’état des lieux du processus électoral avec un accent appuyé sur le financement des élections. À ce jour, près de 45 millions d’électeurs ont déjà été enregistrés sur les listes électorales. Les opérations se poursuivent normalement dans les provinces du Kasaï, Kasaï central et dans les territoires de Luilu et Kamiji dans la Lomami et sont en passe de se clôturer avec la fermeture des premiers centres d’inscription ouverts à Tshikapa et Kananga. Pour la prochaine étape, il sera question de traiter les données des électeurs par l’opération de dé-doublonnage, d’auditer le fichier et de préparer la loi portant sur la répartition des sièges.

Concernant le financement des scrutins, un budget détaillé, rationnalisé et amenuisé par rapport aux prévisions initiales, a été présenté aux partenaires présents à la réunion. Quand bien même la hauteur dudit budget n’a pas été divulguée, exhortation a été faite au gouvernement de s’acquitter dans les meilleurs délais de ses engagements financiers quant au financement des élections. L’exécutif national est également attendu dans les autres étapes restantes du processus. « Cependant, si ledit financement n’est pas rendu disponible au moment où il est requis conformément au rythme des opérations techniques, particulièrement les plus urgentes, le processus en subira certainement un coup », a averti Corneille Naanga devant les partenaires de la Céni.

Et d’ajouter qu’il y a des risques liés à la qualité et au rythme d’exécution des engagements des divers partenaires au processus électoral qui sont de nature, si on n’y prend garde, à tout chambouler. C’est notamment le cas de l’apparente tergiversation des partenaires techniques et financiers quant à leur participation au financement du processus électoral, mais aussi du soutien attendu de la Monusco aux termes de la Résolution 2348 du Conseil de sécurité de l’ONU. Pour la Céni, tout atermoiement de la part des différents partenaires dans le contexte actuel pourrait influer négativement sur le respect du calendrier électoral. Telle est la réalité du processus électoral en ce moment. Appel est donc fait à tous les intervenants dans le processus pour que chacun puisse faire sa part du contrat, de sorte que rien n’entrave l’élan déjà pris.

 

Alain Diasso

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