Marche pacifique du 19 décembre : encore un rendez-vous manqué !

Mardi 19 Décembre 2017 - 16:45

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Le gouverneur de la ville province de Kinshasa a réservé une fin de non recevoir à la requête de l’UDPS et compagnie en rapport avec leur manifestation de ce jour, enjoignant le Commissaire provincial de la police nationale  de la ville à faire appliquer sa décision avec la dernière énergie. Ce qui a été fait.   

Échec cuisant. C’est en ces termes que les partisans de la majorité tournent en dérision la marche dite pacifique que l’opposition radicale a tenté d’organiser  ce19 décembre à Kinshasa et dans d’autres grandes villes du pays. Ni Jean-Marc Kabund, ni Félix Tshisekedi, encore moins Pierre Lumbi, tous cadres du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, n’étaient aperçus à l’Échangeur de Limete d’où devrait partir la marche. La police, qui a appliqué à la lettre la consigne de l’autorité urbaine l’enjoignant à faire respecter sa décision d’interdiction de ladite marche, s’est appliquée avec un zèle plutôt excessif. Les leaders de l’UDPS et du Rassemblement étaient, comme qui dirait, tenus à l’œil par les éléments de la police visibles dans les endroits stratégiques de la ville.

Le Commissaire provincial de la Police nationale congolaise/Ville de Kinshasa et les bourgmestres ont été instruits, par le biais d’une correspondance d’André Kimbuta, de veiller au grain et surtout de ne rien laisser passer. Pour le gouverneur de Kinshasa, en effet, la préoccupation soulevée par les organisateurs, à savoir la tenue des élections conformément à l’accord du 31 décembre 2016, avait déjà été prise en compte par la Commission électorale nationale indépendante qui a publié le calendrier électoral fixant les scrutins en décembre 2018. Jusqu’en début d’après midi, la Place de l’Échangeur de Limete attendait toujours désespérément les manifestants. Rien ne présageait une quelconque activité. La forte présence policière, visible dans les périmètres de ce grand carrefour, avait fini par dissuader de nombreux militants, craignant pour leur vie, à rebrousser chemin. Entre-temps, les activités sont restées paralysées dans la ville.

La petite pluie fine qui s’est abattue dans la matinée a rajouté au climat maussade d’une capitale affichant les allures d’une ville morte. Écoles fermées, marchés et banques inopérants, carence de flux habituel de transport, commerçants aux abonnés absents, etc., un vrai remake de la marche étouffée du 30 novembre dernier qui s’est muée, à la fin, en une journée ville morte.

À Bukavu, des personnes qui ont tenté de manifester ont été vite dispersées par les forces de l’ordre. Même scène à Lubumbashi et dans d’autres grandes villes du pays où la police a contenu, d’une main de fer, toute velléité d’expression populaire. Encore une journée perdue avec une incidence négative sur les finances publiques déjà précaires tel que reflété par les prévisions budgétaires dérisoires en deçà de six milliards de dollars pour l’exercice 2018.

Alain Diasso

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