Interview. Jessica Mamoni Goma : « Ensemble, luttons contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles »

Jeudi 21 Décembre 2017 - 13:01

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Deux semaines après la tenue du symposium organisé par le Groupe de réflexion contre les violences fondées sur le genre, en rapport avec la commémoration des seize jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, la présidente de ce groupe,  Jessica Mamoni Goma, a accordé une interview  à notre rédaction pour souligner d’une part, le but visé par son association et d’autre part, relever la quintessence de cette activité.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Madame la présidente, quelle est la nature de votre association et quels sont les objectifs visés par celle-ci ?

Jessica Mamoni Goma (J.M.G.) : Le Groupe de réflexion contre les violences fondées sur le genre est une association à but non lucratif, œuvrant pour la promotion des droits de la femme et de la jeune fille prioritairement. Mais cela ne nous empêche pas aussi d’aborder des questions qui touchent le genre « masculin ». Ainsi, en plus de la sensibilisation, nous proposons un accompagnement juridique pour que les solutions proposées soient purement légales. Encore que l’association est composée de praticiens du droit, magistrats, avocats et en 2018 certainement, nous serons rejoints par des notaires et huissiers.

L.D.B. : Le 9 décembre, vous aviez organisé un symposium que d’aucuns qualifiaient d’important. De quoi s’est-il agi ?

J.M.G. : Oui, le 9 décembre dernier, nous avions organisé un symposium ici à Pointe-Noire pour une double célébration. D’abord, il était question pour nous d’organiser l’activité dans la période des seize jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, allant du 25 novembre au 10 décembre. Ensuite, parce que nous devrions célébrer le premier anniversaire de notre association. Alors, sur la quintessence de ce qui s’était passé, il faut noter qu’en plus du rappel du thème fixé par les Nations unies pour les seize jours d’activisme, nous avons choisi de parler du « harcèlement » sur le thème : « Le harcèlement, une réalité non encadrée ». Thème choisi en rapport avec l’actualité, car il y a, d’ailleurs, un mouvement fort sur les réseaux sociaux pour encourager les victimes à dénoncer ce phénomène sans honte. Et notre association en parle, parce que comme le précise notre thème, le harcèlement existe bel et bien au Congo mais pas encadré car non prévu et puni par nos textes de lois. Et parmi les points positifs qui ont été rappelés, il y a celui relatif à un projet de modification de nos textes qui devrait inclure le harcèlement comme une infraction à part entière, d’où la possibilité d’engager les poursuites afin que ce comportement soit réprimé.

L.D.B.: Quels sont les aspects qui ont trait à votre thèmes, développés lors de ce symposium ?

J.M.G. : Il y a eu, entre autres, le rappel du thème de l’année, « Orangez le monde ! Ne laisser personne de côté : mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles », par Christine Goma Maniongui (présidente de la chambre sociale de la cour d’appel de Brazzaville et consultante de l’association). Les caractéristiques et la définition du terme « Harcèlement » ont été traitées par Garonne Okandzé Loembé (juge d’instruction à Pointe-Noire et secrétaire générale de l’association). Thomas Chris Zekakany (procureur de la République adjoint et consultant de l’association) a pour sa part montré que le harcèlement est encadré dans plusieurs pays dans le monde. Il a aussi exposé sur la possibilité d’engager les poursuites maintenant avant la modification des textes.

L.D.B. : Votre mot de fin

J.M.G. : Nous notons que le travail de sensibilisation n’est pas fini. Car beaucoup de femmes sont encore victimes des violences et des auteurs de ces agissements ne le réalisent pas encore. Des femmes ont peur d’engager les procédures, parce qu’elles ont honte ou encore parce que nous qui sommes  censés les rassurer ne le faisons pas assez. Et c’est dans cette optique que notre association va fonctionner. Et quand nous allons contribuer à faire condamner des auteurs des violences envers les femmes et les jeunes filles, nous serons fiers d’aider notre pays, le Congo, à avancer sur cette question.

 

Propos recueillis par Faustin Akono

Légendes et crédits photo : 

Photo Adiac: Jessica Mamoni Goma, présidente du Groupe de Réflexion Contre les Violences basées sur le Genre

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