Couleurs de chez nous: Tout pour le peuple !

Vendredi 12 Janvier 2018 - 19:29

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Dans de vieilles couleurs, nous avons passé en revue les noms de rues au Congo. Dans celles-ci, je vous invite à une balade dans les quartiers de Brazzaville afin d’analyser leurs appellations aux allures parfois exotiques pour certains.

A l’autre extrémité de la ville se trouve Massengo qui fut sculpteur et directement lié à l’autre déjà évoqué. Plus bas, il y avait le village de Tâ Nkombo, un patriarche.  Jusqu’au début des années 2000, le quartier Nkombo s’appelait Tâ Nkombo. En contre-bas, dans les vallons, coule le ruisseau appelé Mikalou qui se jette dans un autre, Tsiémé ou Tsion, selon les variantes du parler téké qui veut dire « propre » même si l’urbanisation a eu raison de cet état. Plus haut, s’élevaient de géants arbres appelés « moukondo » (baobabs), dont les rares survivants se trouvent presque dans la concession de l’Eglise évangélique de Moukondo, le désormais quartier qui a hérité du nom d’arbres.

Autres quartiers de la ville : Kronenbourg, la Fougère, La Poudrière, La Glacière, Thomas-Sankara. Dans le premier se trouvait une usine de boissons du même nom. Fermée depuis, les bâtiments y sont encore et renseignent sur cette grande aventure industrielle. Il me semble que pour les quatre autres, les noms, en français, expliquent tout à l’instar de la Poudrière qui l’est parce que la zone est militaire et faute d’y installer une fabrique de poudre à canon, l’armée y avait ses magasins. Quant à Thomas-Sankara ou Eméraude, il s’agit des établissements scolaires dont la présence a attiré l’urbanisation des zones.

Des noms en rapport avec l’activité ou une entreprise comme Batignolles, l’entreprise qui construisit le chemin de fer (une inspiration sur le quartier du 17e arrondissement de Paris) ; Matour (un mécanicien blanc) ou « Petit-chose », un célèbre bar-dancing des années 1980. Sans commentaire, on peut citer des quartiers comme Jacques-Opangault, Bongho-Nouarra qui étaient des personnalités politiques.  

Bref ! Personne ne parle encore du célèbre quartier « Tout pour le peuple » de notre enfance. Il est né de l’application de la devise du PCT, parti politique d’essence marxiste qui, dans son approche du Tout-Etat et de nationalisation, demanda à la population d’occuper la zone sans rien verser comme argent aux propriétaires fonciers, car toute chose appartient au peuple. Y compris la terre. Et que dire de nouveaux quartiers ?/-

 

Van Francis Ntaloubi

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