Eglise catholique : les évêques réitèrent leur engagement pour l’avènement d’un État démocratique en RDC

Lundi 19 Février 2018 - 18:37

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Deux jours après l’Assemblée plénière extraordinaire de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco) tenue du 15 au 17 février à Kinshasa, les hommes de Dieu ont, dans une déclaration, demandé à l’autorité compétente d’annuler les édits interdisant les manifestations pacifiques sur l’ensemble du territoire national.

Connus pour leur intransigeance et leur témérité particulièrement dans le bras de fer qui les oppose depuis quelques temps au pouvoir en place, les évêques catholiques sont restés constants dans leur prise de position, comme en témoigne la Déclaration ayant sanctionné leur Assemblée plénière. Rendue publique le 19 février par le secrétaire général de la Cénco, l’abbé Nsholé, cette déclaration a le mérite de clarifier la position des évêques par rapport aux enjeux politiques de l’heure sur fond des rapports tendus avec les autorités politiques du pays.   

A ce sujet, les évêques ont pris l’option de ne pas lâcher du lest dans leur action visant l’instauration d’un Etat démocratique en RDC. Ils ont réitéré leur engagement « à rester aux côtés du peuple congolais », ou mieux, à ne pas abandonner la lutte. Par la voix de leur secrétaire général, ils ont rejeté toute responsabilité d’organisation des dernières marches pacifiques observées dans le pays qui demeure le fait du seul Comité laïc de coordination (CLC) qui bénéficie, par ailleurs, de leur total soutien. Aussi ont-ils déclaré soutenir les récents appels à des marches pour contrer la confiscation du pouvoir, tout en réclamant la mise en œuvre de l’accord de la Saint-Sylvestre dont ils ont dénoncé l’application sélective et biaisée de ses dispositions.

Dans la foulée, les évêques n’ont pas manqué d’exprimer leurs inquiétudes au regard de la répression sanglante des manifestations pacifiques alors que le pays se prépare à la tenue des élections en vue d’une alternance pacifique au pouvoir. « Nous sommes profondément inquiétés par des faits très graves et des attitudes hostiles », ont-ils lancé, dénonçant au passage la traque, les poursuites et les menaces dont font de plus en plus l'objet les organisateurs des marches pacifiques qui, disent-ils, « n’ont fait qu’exercer leurs droits reconnus par la Constitution ». C’est notamment le cas des membres du CLC obligés de vivre dans la clandestinité puisque traqués par les services de sécurité.   

Loin d’être intimidés par l’activisme et le zèle débordant des services de sécurité lâchés aux trousses des initiateurs des marches et des prêtres catholiques, les évêques entendent maintenir allumée la flamme de la lutte. Ils exhortent, de ce fait, le peuple congolais à « demeurer debout et vigilant, à prendre son destin en main, notamment par la prière et par des initiatives de nature à barrer pacifiquement la route à toute tentative de confiscation ou de prise de pouvoir par des voies non démocratiques et anticonstitutionnelles ». Sans ambages, ils demandent à l’autorité compétente « d’annuler les édits interdisant les manifestations pacifiques, et d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre de ceux qui ont commis des actes délictueux à l’occasion des marches organisées par le CLC et à prendre des dispositions appropriées pour encadrer les marches pacifiques comme cela se fait sous d’autres cieux ».  

Enfin, concernant la controverse suscitée par le recours par la Céni à la machine à voter, les évêques catholiques ont recommandé à la Centrale électorale de lever tout équivoque en acceptant sa certification par des experts nationaux et internationaux.     

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des évêques catholiques

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