Banques : guerre de positionnement sur le marché katangais

Mercredi 21 Février 2018 - 17:58

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Plombé par la crise économique, le secteur bancaire affûte ses armes pour l’ultime confrontation qui devrait avoir lieu dans la province minière après une légère reprise constatée au dernier trimestre 2017 grâce à la remontée des cours mondiaux des matières premières.

FBN Bank DRC SA vient d’ouvrir une nouvelle direction régionale à Lubumbashi, la capitale cuprifère. Comme l’indiquent les chiffres en notre possession, 2017 a représenté une année très difficile pour le secteur bancaire et financier mais il y a un léger changement qui ne passe pas inaperçu dans le monde des affaires. 2018 sera-t-elle une année de relance des activités du secteur bancaire et financier en RDC ? Il faut croire que oui si l’on juge par les échos en provenance des milieux des experts. Le premier indice clair d’un profond marasme qui s’est emparé du secteur, depuis le second semestre 2015, est l’annulation de beaucoup de projets d’innovation et même d’extension régionale des acteurs financiers. Ce qui fait dire à de nombreux experts interrogés par « Le Courrier de Kinshasa » que les institutions financières sont placées depuis quelques années dans une attitude d’observation faute de moyens financiers et de perspectives encourageantes.

Pourtant, en dépit du contexte difficile, une banque a décidé de se lancer à la conquête de la riche province de l’ex-Katanga, accompagnant sa décision d’une forte campagne médiatique. La direction de la FBN Bank DRC SA représentée au sommet dans la capitale luchoise a tenu à expliquer clairement la raison de cet investissement de près d’un million de dollars américains en fonds propres et de 12 mois de travaux intenses. Notre stratégie de développement dans cette partie du pays, poumon économique de la RDC, est en phase avec les enjeux économiques colossaux des années à venir ainsi que les perspectives de croissance attendues, a affirmé le président du Conseil d’administration, Akin Kekere Ekun.

Selon la Banque centrale du Congo, la croissance économique devrait se situer à plus de 2 %, peut-être même 3,2 ou 4 %, à la fin d’année si l’on juge par le léger relèvement de la croissance au dernier trimestre de 2017. Mais le secteur bancaire et financier se relève difficile d’une période marquée par la montée de l’inflation (plus de 40 % en cumulé pour l’année 2017) et une dépréciation de la monnaie nationale (plus de 30 % en 2017). Le principal produit bancaire, en l’occurrence le crédit, est en recul. Le taux moyen des pertes dans le secteur bancaire a décollé, passant d'une moyenne de 5 % à plus de 15 % rien que pour le domaine des PME. C’est le fruit du nombre important d’impayés causé par l’érosion du pouvoir d’achat des clients, étant donné que les crédits sont libellés en devises américaines et que les salaires sont payés en francs congolais. Bien entendu, l’attitude de prudence affichée par le secteur bancaire et financier a impacté davantage les activités économiques déjà au ralenti. En analysant les tendances de ces dernières années, il se dégage que le niveau de croissance du secteur bancaire est le plus bas par rapport à la période comprise entre 2013 et 2015. Une preuve de plus de la contraction de l’activité financière. Faute d’un regain dans le secteur, il faudrait craindre l’asphyxie de l’économie nationale.

Laurent Essolomwa

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