Immigration clandestine : Afrika Telema lance une campagne de sensibilisation aux méfaits du fléau

Dimanche 25 Février 2018 - 15:24

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À travers son album "Le cri du migrant" qu'il vient de mettre sur le marché, le président-fondateur de l’association Afrika Telema, le père Jean-Marie Bukasa-Malu,  stigmatise le phénomène de migration qui a ensorcelé, d’après lui, tant de générations.

Le single a été présenté, le 22 février, à Brazzaville, au cours d’une messe célébrée en la paroisse Notre-Dame-de-Fatima de Mpila.  Cette cérémonie a également donné lieu au lancement de la campagne de sensibilisation aux méfaits de l’immigration clandestine en Europe. Pour l’auteur, la sécurité est l’autre nouveau nom de la paix. C’est ainsi qu’il invite les gouvernants de se serrer les coudes pour construire une Afrique où le vivre ensemble et le mieux-être seront de mise. « En s’identifiant au migrant fasciné par la quête d’un eldorado, ce dernier réalise que son odyssée n’est qu’un rendez-vous pris avec la mort. Quel risque de vouloir traverser la méditerranée sur des embarcations de fortune », a commenté Paul Loango, enseignant à l’Université Marien-Ngouabi.

Le responsable de la pastorale des migrants et des réfugiés dans l’archidiocèse de Brazzaville, l’abbé Destin Mouené-Ndzorombé, a, quant à lui, rappelé que l’immigration clandestine des jeunes africains vers l’Europe était devenue un véritable fléau ces 20 dernières années. Selon l’organisation internationale de l’immigration, ce phénomène a engendré près de 12 000 morts depuis 2014, des milliers de disparus, plusieurs milliers de vendus comme esclaves en Libye notamment aux frais de 200 dollars par personne. À côté de ces jeunes africains à la recherche d’un lendemain meilleur se trouvent également d’autres qui vivent en Europe sans situation légale.

La responsabilité des autorités politiques africaines également engagée

D’après lui, l’immigration clandestine des Africains en Europe est d’une part la conséquence du durcissement des politiques migratoires, notamment une série de mesures que les États se donnent pour gérer l’entrée des migrants sur leurs territoires. Il a, par exemple, cité la création en 2016 de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes en remplacement de Frontex créée en 2004.

L’autre raison s’expliquerait par le fait que de nombreux jeunes africains fuient les affres de la guerre dans leurs pays respectifs, car sur les qutorze conflits ayant éclaté dans le monde ces six dernières années, sept sont en Afrique (RCA, Libye, Mali, Nigeria, RDC, Soudan du Sud, Burundi). Ils fuient, a-t-il dit, la famine et le chômage qui sont devenus endémiques dans certaines régions africaines pour la recherche d’une vie meilleure. « Cette campagne vise à informer et conscientiser l’opinion et les jeunes mais surtout les jeunes africains des méfaits de l’immigration clandestine vers l’Europe afin qu’ils mesurent les dangers auxquels ils sont exposés.  À travers cette campagne, nous lançons un appel aux responsables politiques de notre continent afin qu’ils assurent à leurs administrés le bien commun », a rappelé l’abbé Destin Mouené-Ndzorombé, précisant qu’au cas contraire, les responsables politiques africains seront comptables et coupables des malheurs de leurs concitoyens sur les routes de l’Eldorado européen.

Après le lancement de la campagne à Brazzaville, les initiateurs entendent mettre le cap sur d’autres pays afin de les intéresser puisque, disent-ils, l’immigration clandestine ne concerne pas seulement l’Afrique centrale, mais tous les pays au sud du Sahara. Rappelons que le père Carme Déchaux Jean-Marie Bukasa Malu, également appelé chantre de la paix, n’est pas à son premier single. Le curé de la paroisse Notre-Dame-de-Fatima a également chanté l’an dernier pour la paix dans le département du Pool et le Kasaï, en République démocratique du Congo.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le père Jean-Marie Bukasa Malu/Adiac

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