Rentrée parlementaire : les matières électorales au menu de la session de mars

Jeudi 15 Mars 2018 - 18:36

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Parmi les questions devant être traitées se trouvent les contraintes légales ayant trait à la continuité du processus électoral, notamment l’examen et l’adoption de la loi sur la répartition des sièges.

Députés et sénateurs ont renoué avec l'hémicycle du Palais du peuple. La session ordinaire qui s’est ouverte, le 15 mars, ne sera pas de tout repos. C’est la toute dernière de l’actuelle législature. Elle doit, en principe, apporter un éclairage nouveau sur le processus électoral et rassurer quant à la tenue effective des élections par l’adoption des matières à connotation électorale. Il s’agit, pour ainsi dire, de lever toutes les contraintes légales ayant trait à la continuité du processus électoral. Au nombre de celles-ci figurent sans doute l’examen et l’adoption de la loi sur la répartition des sièges censée permettre à la centrale électorale de déterminer le nombre d’électeurs pour chaque circonscription électorale. Cette loi est très importante car, de son adoption, dépend largement la suite d’un processus électoral évoluant en dents de scie sur fond de moult incertitudes.

Après la clôture des opérations d’enrôlement dans toutes les provinces du pays, il est à présent question d’établir une cartographie électorale qui permette aux potentiels candidats d’évaluer leurs chances tout en se situant par rapport à leur électorat. Dans la foulée, les élus du peuple devront examiner en urgence le dossier lié au remplacement du rapporteur de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) tel que réclamé par l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Ce parti d’opposition pense, en obtenant  cette démission, faire respecter l’une des dispositions de l’Accord politique signé le 31 décembre 2016  qui prévoit notamment la recomposition du bureau de la Céni. Estimant que le poste de rapporteur de cette structure lui revient de plein droit, l’UDPS qui a retiré sa confiance en son délégué voudrait le remplacer par quelqu’un d’autre. Le président de la chambre basse du parlement l’aurait déjà signifié dans une lettre adressée au président de la Céni. Il appartient donc aux députés de donner suite à cette requête de l'UDPS qui risque de bloquer le processus électoral.

D’autres matières et non des moindres liées à l’actualité sociopolitique ne seront pas en reste au cours de cette session, à l'instar de la violence en Ituri. Ce serait même justice que de commencer par ce dossier, au regard du drame humanitaire qui se profile dans la région où l’on ne cesse de compter des morts. L’inertie des autorités à prendre à bras le corps ce dossier a, d’ailleurs, contraint les députés originaires de l’Ituri à boycotter la rentrée parlementaire en protestation aux violences perpétrées dans le territoire de Djugu. « On ne peut pas laisser les gens qui sont en train de fuir, de quitter leurs villages pour aller siéger à Kinshasa. Le sang continue à couler et certaines zones sont inaccessibles jusque-là. », a déclaré l’un d’eux.

En attendant que la conférence des présidents ne se prononce sur les sujets qui seront inscrits à l’ordre du jour, on ose croire qu’en matière de contrôle parlementaire, l'incident qui s’est produit au cabinet du Premier ministre sur fond des allégations de détournement de salaires, ne sera pas occulté. Un prétexte que veulent se saisir certains députés proches de l’opposition radicale et une frange de la majorité pour régler des comptes à Bruno Tshibala dont la gestion des affaires de l'État laisserait à désirer.                             

Alain Diasso

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