Ituri : un policier tué, un ministre provincial échappé au lynchage

Samedi 17 Mars 2018 - 15:30

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L'acte a été commis le 15 mars par des déplacés, victimes de la reprise des violences dans l'est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de sources concordantes.

Le ministre provincial de la Fonction publique, Didi Angaika, a été visé par des projectiles dans le camp de déplacés de l’hôpital général de Bunia, chef-lieu de l'Ituri, où il conduisait une mission d'assistance humanitaire, a-t-il affirmé à un correspondant de l'AFP. Dans ces échauffourées entre la police qui protégeait le ministre et la foule des déplacés, le capitaine de police Nicolas, surnommé "Sarkozy" en référence à l'ancien président français, a été tué, atteint par une pierre au front, a indiqué le colonel Prosper Zombo, commissaire de police à Bunia.

Le camp des déplacés de Bunia abrite des membres de la communauté Hema, qui ont fui les attaques et les incendies de leurs villages attribués à une communauté rivale, les Lendu. "Il se peut que les déplacés m’aient confondu (avec un chef Lendu) et qu'ils voulaient ma mort. La police m’a sauvé de justesse.", a expliqué le ministre Didi, joint au téléphone par le correspondant de l'AFP. Le chef lendu est soupçonné par les déplacés d’être l’instigateur des massacres dans le territoire de Djugu qui ont entraîné plus de cent trente morts et provoqué la fuite de deux cent mille personnes.

Un conflit communautaire pour les terres et l'or, attisé par des acteurs venus de l'Ouganda voisin, avait fait quelque cinquante mille morts entre 1999 et 2003. L'intervention militaire européenne Artémis, sous commandement français entre mai et septembre 2003, avait mis fin au conflit mais pas au ressentiment entre Lendu, des cultivateurs, et Hema, des éleveurs.

AFP

Légendes et crédits photo : 

Des déplacés par les violences en Ituri, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 5 mars 2018

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