Immigration irrégulière : l'Union européenne durcit les conditions pour les pays africains

Lundi 19 Mars 2018 - 12:30

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La Commission européenne vient d'envisager des conditions encore plus strictes d'obtention de visa pour les Etats refusant d’accueillir leurs ressortissants refoulés.

Désormais, les pays d’origine des migrants qui n’acceptent pas de réadmettre sur leur sol leurs ressortissants en situation irrégulière renvoyés par l’Union européenne (UE) devront faire face à des «conditions plus strictes » pour obtenir des visas, selon une législation proposée par la Commission européenne. C’est un nouveau mécanisme proposé. Il vise à faire des visas de court séjour dans l’espace Schengen un « levier » pour accélérer les renvois vers leurs pays des migrants irréguliers et des demandeurs d’asile déboutés, selon un communiqué. Les pays de l’UE ont appelé les pays d’origine, notamment africains, à davantage de coopération aux « retours » de leurs nationaux considérés comme des migrants irréguliers.

A ce jour, ils déplorent de faibles résultats. C’est le cas avec le Mali, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. La Commission propose donc de « déclencher l’application de conditions plus strictes pour le traitement des visas lorsqu’un pays partenaire ne coopère pas suffisamment aux fins de la réadmission des migrants en situation irrégulière ». Les restrictions concerneraient notamment « le délai maximal imparti pour le traitement des demandes », « la durée de validité des visas délivrés », « le montant des droits de visa », ou encore «l’exemption de ces droits applicable à certains voyageurs, tels que les diplomates ».

Une source diplomatique affirme que « certains pays comme le Mali, le Sénégal ou la Côte d’Ivoire coopèrent très peu ». Ajoutant : « Il faut batailler pour obtenir le fameux laissez-passer consulaire (nécessaire pour renvoyer un migrant vers son pays, et cela sape les rapports de confiance qu’on doit avoir avec ces pays ». Quelque quatorze millions de visas ont été délivrés pour des courts séjours (quatre-vingt-dix jours maximum par période de cent quatre-vingts jours) à des fins touristiques ou commerciales en 2016, selon des chiffres de la Commission européenne. Ces visas sont indispensables pour les ressortissants d’une centaine de pays et leur permettent de circuler dans les vingt-six pays inclus dans l’espace Schengen.

La Commission suggère aussi « une hausse modérée des droits de visa », proposant de passer de soixante à quatre-vingts euros. L’exécutif européen a proposé de « simplifier les formalités » pour attribuer des visas, estimant que « la lourdeur des procédures peut dissuader les touristes de se rendre en Europe ».

Noël Ndong

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