Burundi : Pierre Kurunziza fixe le référendum constitutionnel au 17 mai

Lundi 19 Mars 2018 - 12:16

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La date du vote sur une réforme constitutionnelle controversée, qui pourrait permettre à l’actuel président de la République de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2034, a été fixée dans un décret signé le 18 mars.

« Tous les citoyens burundais remplissant les conditions requises par la loi, résidant au Burundi ou à l’étranger, sont appelés à participer au référendum constitutionnel qui se tiendra le 17 mai 2018 .», indique le texte. Les autorités burundaises avaient précédemment annoncé que le référendum aurait lieu en mai, mais n’avaient pas fixé de date.

Si la Constitution burundaise prévoit que toute révision de cette dernière doit être approuvée « à la majorité des quatre cinquièmes des membres qui composent l’Assemblée nationale et des deux tiers des membres du Sénat », le décret signé s’est opposé à cette démarche. Il prévient plutôt que la réforme sera adoptée si la proportion de votes favorables est de 50% plus une voix, une disposition critiquée par l’opposition et certains observateurs.

Le document signale, par ailleurs, que les partis ou individus souhaitant participer à la campagne référendaire, qui commencera deux semaines avant - qu’ils soient pour ou contre la réforme -, doivent s’inscrire auprès de la Commission électorale nationale indépendante entre le 23 mars et le 6 avril.

Depuis le lancement par le gouvernement, le 12 décembre, de la campagne d’explication sur le référendum constitutionnel, plusieurs militants qui la dénonçaient ont été arrêtés sous l’accusation de promouvoir le "non" à la réforme.

En octobre 2017, le gouvernement burundais avait adopté un projet de révision de la Constitution, soumis à référendum, qui permettrait au président Nkurunziza, 54 ans et au pouvoir depuis 2005, de briguer à partir de 2020 deux mandats de sept ans. Ce texte a été critiqué par la communauté internationale, notamment l’Union africaine.

Une fois la réforme admise, elle va, selon l’opposition, « signer la mort » de l’Accord de paix signé en 2000 à Arusha, lequel avait ouvert la voie à la fin de la guerre civile (1993-2006) ayant fait plus de trois cent mille morts.

Rappelons que l’annonce, en avril 2015, de la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, avait plongé le Burundi dans une crise politique qui a fait au moins mille deux cents morts et plus de quatre cent mille déplacés.

Nestor N'Gampoula

Notification: 

Non