Justice : le procureur général de la République enfonce Moïse Katumbi

Mercredi 28 Mars 2018 - 17:15

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 Flory Kabange Numbi a annoncé, le 27 mars, avoir ouvert une information judiciaire à charge de l'ex-gouverneur du Katanga sur sa nationalité pour répondre, le moment venu, de tous ses actes.

Le feuilleton sur la présumée nationalité italienne que détiendrait Moïse Katumbi ne cesse de faire les choux gras des médias à Kinshasa. Devenu aujourd'hui la cible des attaques dirigées de la part de la majorité présidentielle, l'ex-gouverneur de la province du Katanga sait que le chemin devant le mener à la présidence de la République est parsemé d’embûches. Depuis qu’il a solennellement déclaré, à partir de l’Afrique du Sud, sa candidature à la présidentielle 2018, l’homme fait l’objet d’une campagne de dénigrement orchestrée par des détracteurs impénitents marqués par l’envie de le défenestrer politiquement.

Après l’épisode de "Jeune Afrique" qui, dans une récente publication, a démontré le côté douteux de la nationalité congolaise dont se prévaut Moïse Katumbi, c’est au tour du procureur général (PGR) de la République de passer sa couche. Une information judiciaire est, en effet, ouverte depuis le 27 mars à sa charge afin de tirer au clair la problématique liée à sa nationalité congolaise controversée. En fait, le PGR, ayant déjà crédité en amont la nationalité italienne de l’intéressé au regard des éléments en sa possession, voudrait, par cette requête, le pousser à répondre des faits liés à sa "présumée" nationalité congolaise. « Nous venons d’ouvrir une information judiciaire en charge de Moise Katumbi pour que le moment venu, il puisse répondre de tous ses actes. Comment voulez-vous qu’un individu se sachant de nationalité italienne puisse se présenter devant nos bureaux pour avoir le passeport, la carte d’électeur ? Tout ce temps qu’il a passé à la tête de la province, il se prévalait des actes faux, de faux documents », a déclaré le PGR à la presse.

L’information judiciaire initiée par le PGR contre Moïse Katumbi le charge, par ailleurs, d’avoir usé de faux en écriture en rapport avec sa nationalité congolaise  pour en tirer des dividendes politiques. Des faits que conteste l’entourage de l’incriminé qui dénonce un acharnement. Olivier Kamitatu ne s’en cache, d’ailleurs, pas. « Cet acharnement est dû au seul fait que Moïse Katumbi est devenu candidat à la présidence de la République (…) Tout le monde connaît la nationalité de Moïse Katumbi. Il est Congolais de mère. Tout le monde connaît ses origines. Au moment opportun, tous les éléments concernant sa nationalité seront déposés pour prouver sa nationalité congolaise », a déclaré le porte-parole de l’ex-gouverneur du Katanga.

Comme si cela ne suffisait pas, le PGR a également demandé à la Cour suprême de justice de fixer le procès dans l’affaire des mercenaires dont Moïse Katumbi fait également objet des poursuites. Apportant de l’eau au moulin des détracteurs du patron du TP Mazembe au sujet de sa nationalité italienne, le magazine "Jeune Afrique" a récemment publié une série de documents qui prouvent que l’incriminé aurait détenu la nationalité italienne depuis l’an 2000, avant d’y renoncer en 2017, soit dix-sept ans après. Quitte à ce qu’il se conforme à la procédure judicaire requise pour recouvrer totalement la nationalité congolaise qu’il a perdue, entend-on dire dans les milieux intéressés.

Embrayer sur ce volet, la majorité présidentielle disqualifie Moïse Katumbi, écarté de fait pour inéligibilité aux prochains scrutins. Loin de s’avouer vaincus, les « Katumbistes » menacent d’ouvrir la boîte à pandore que constitue la question sensible de la nationalité, plusieurs fois renvoyée au parlement. « Maintenant, nous allons chercher également les origines de tout le monde », a vociféré Olivier Kamitatu.

Alain Diasso

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