Foot et justice : Constant Omari et Barthélémy Okito en garde à vue !

Mercredi 18 Avril 2018 - 18:00

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La nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre le matin du18 avril. Le président de la Fédération congolaise de football association (Fécofa) et le secrétaire général aux Sports sont aux arrêts, depuis le 17 avril, à Kinshasa.

Les deux personnalités sportives sont en garde à vue au parquet de Kinshasa/Matete. Outre le président de la Fécofa, on citerait aussi les noms de Roger Bondembe Bokanianga et Théo Binamungu Rubambura, deux vice-présidents de l'instance faîtière du football congolais chargés respectivement des finances et des équipes nationales. Le dernier exerce deux fonctions, celle de vice-président de la Fécofa et directeur de cabinet du ministre des Sports.

Interpellés par des inspecteurs de services judiciaires, ils sont placés en détention préventive suite aux convocations  qui leur avaient été adressées depuis le 2 avril par Daniel Luzolo Bambi, conseiller spécial du chef de L'État en matière de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Ils devront lui fournir des éclaircissements sur un dossier relatif à la gestion des fonds publics alloués au football.

Etant à la disposition du procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa/Matete, apprend-on,  Constant Omari et Barthélémy Okito Oleka sont interdits de quitter le territoire national. Il en est de même pour le comptable public et le sous-gestionnaire de crédit affectés au ministère des Sports. Par ailleurs, une rumeur persistante fait état de la fuite d’Amos Mbayo Kitenge, président du Comité olympique congolais, qui ferait partie des personnes impliquées dans la gestion directe des fonds de l’Etat alloués aux Sports.

Tout serait parti de la plainte du ministre des Sports, Papy Niango. Lors du déplacement de l'équipe nationale pour Dar Es-Salaam où elle allait affronter en amical Fifa les locaux de Taifa Stars de la Tanzanie, l’autorité sportive nationale jugeait les prévisions financières de la Fécofa exorbitantes aussi bie pour les matchs des Léopards seniors que ceux de moins de 20 ans pour les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations et également pour ceux de moins de 17 ans récemment finalistes malheureux du tournoi de l’Union des fédérations de football d’Afrique centrale au Cameroun. Les prévisions auraient atteint plus d’un million de dollars américains. Pour Papy Niango, ces fonds pourraient servir à construire une route, par exemple. La Fécofa avait réagi en pointant le ministre du doigt comme étant à l’origine de la défaite des Léopards en terre tanzanienne pour n’avoir pas débloqué des fonds nécessaires devant servir à leur préparation adéquate.

Certains analystes ont, d’emblée, tenté de politiser l’affaire, notant que Constant Omari paierait ses accointances avec le président du Tout puissant Mazembe, Moïse Katumbi Chapwe, en exil depuis plus de trois ans pour avoir pris ses distances avec le parti présidentiel et déclaré publiquement sa candidature à la présidentielle. « Que ces interpellations ou arrestations soient réellement une action de justice et non une sorte de règlement des comptes », a souhaité un observateur sportif national.

Suspension du championnat national...

Suite à cette affaire, la commission de gestion de la Ligue nationale de football (Linafoot) s’est réunie en séance extraordinaire le 18 avril. Dans un communiqué de presse signé par son président, Bosco Mwehu Beya Kofela, et son secrétaire, général Emmanuel Kande Kalombo, la Linafoot  a exprimé sa solidarité avec les dirigeants de la Fécofa interpellés. « Le commission de gestion de la Ligue nationale de football est au regret d’informer l’opinion publique, en général, et, en particulier, les clubs engagés à la 23e édition du Championnat national, qu’en solidarité avec le président de la Fédération congolaise de football association, organe faitier du football congolais, et ses deux vice-présidents, humiliés et privés injustement de leur liberté, elle suspend toutes ses activités jusqu’à nouvel ordre. Elle autorise cependant à titre exceptionnel le déroulement des rencontres programmées pour ce 18 avril 2018 », révèle le communiqué de presse de l’instance organisatrice du championnat national de football.

Mais, indique le site www.times.cd, « certains cadres de la Linafoot ayant requis l’anonymat se sont désolidarisés de cette option de suspendre le championnat national à cause d’une poignée d’individus qui sont juste à garde à vue ». Et le site de reprendre l’avis de l’un d’eux : « Ce sont des agents d’Omari, désignés à ces postes par son unique volonté. Ils doivent se ranger derrière sa cause, c’est normal ».

L’on rappelle qu’il n’y pas eu d’élection de l’actuelle équipe dirigeante de cette instance sub-délégataire de la Fécofa. L’ensemble des membres de la Commission de gestion a été nommé par la Fécofa. C'est une rupture par rapport à l'ancienne procédure qui élisait les membres du comité exécutif de la Linafoot. L’on attend donc voir les retombées de ces arrestations des dirigeants de la Fécofa sur la suite du championnat national de football et surtout la participation des clubs et équipes nationales de football dans les compétitions internationales. Il est aussi attendu la réaction de la Confédération africaine de football et la Fifa par rapport à ce dossier.

Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

Constant Omari et Barthelemy Okito sont en garde à vue suite à la convocation leur adressée par le Daniel Luzolo Bambi, conseiller spéciale du chef de l'Etat en matière de la lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme

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