Action sociale : plus de 350 lampes torches placées en bordure de l’érosion de Ngamakosso

Samedi 5 Mai 2018 - 14:09

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L’initiative est d’un jeune brazzavillois, Fermando Mbalamona, qui alerte les passants, la nuit, sur le risque de tomber dans le ravin qui a sectonné la deuxième sortie nord, dans le 6e arrondissement, Talangaï.  

Âgé de 23 ans, Fermando Mbalamona habite le cinquième arrondissement, Ouenzé. Il exerce depuis quelques années son petit commerce sur la deuxième sortie nord et l’érosion qui s’y est créée ne l'a pas laissé indifférent devant le danger encouru par les usagers. « J’y ai placé plus de trois cent cinquante lampes torches pour orienter les passants, parce que cela me dérangeait de les voir trébucher chaque fois pendant que je vends ici », a-t-il indiqué, estimant que les usagers peuvent être à l'abri de tout risque de 19h à 23h, heure à laquelle il quitte les lieux.

 Fernando Mbalamona explique qu'il n'a été contraint par personne pour prendre une telle initiative. C'est simplement par générosité pour les usagers qu'il a voulu se sacrifier, ne forçant personne pour l'aider à acheter les piles de ces inombrables lampes torches. Celui qui pense apporter également sa contribution par amour pour les usagers de cette voie, selon ses moyens, est le bienvenu .

 Le jeune homme a, en outre, souligné son inspiration à valoriser la coopération sino-congolaise à travers un paysage écrit de l’autre côté du ravin : « Congo-Chine ». Selon lui, il ne pouvait passer pieds joints sans louer cette coopération grâce à laquelle cette érosion a été freinée en attendant son traitement. Fermando Mbalamona a déploré la mauvaise intension des responsables de ce quartier qui ont vu d'un mauvais oeil l'initiative qu'il a prise. « Avant, j’étais seul en ce lieu mais face à la perte récurrente des lampes et les pluies qui les endommagent, j’ai pris deux jeunes pour m’aider à surveiller le site jusqu’à 23 heures », a-t-il dit, fustigeant le vol repété de ses lampes  torches.

Interrogé sur l’initiative de ce jeune, un artiste comédien, Mario, a souligné que ce genre d’acte mérite d’être encouragé, parce que le jeune est en train de matérialiser ses pensées endormies. « Je suis heureux de voir un jeune sortir de l’ordinaire en créant ce que les autres n’ont peut-être pas pensé. Il a placé des lampes pour alerter la population du danger qui peut lui arriver sur ce site. Les jeunes doivent créer des initiatives propres  au lieu de se livrer aux actes d’antivaleur qui n’honorent pas leurs parents. En tant qu'usager de cette route, je n’hésiterais pas à donner une petite somme comme il l’indique pour maintenir la voie dans l’éclairage », a-t-il témoigné.    

Notons qu’un marché de fortune a été également installé aux abords de cette érosion, au vu et au su des autorités. Joséphine Mokengué, une vendeuse, explique que l’effondrement de cette route lui a permis de s’installer tranquillement sans disputer les places avec les amis pour écouler sa marchandise. « L’initiative du jeune homme n’est pas mauvaise, depuis qu’il a commencé à placer ces lampes, j’en profite de sa présence pour vendre jusqu’à des heures tardives. Il n’est jamais passé devant moi pour déclarer quoi que ce soit mais il m’arrive de donner ma contribution quand j’éprouve le désir de le faire », a-t-elle déclaré.    

  

Lydie Gisèle Oko

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