Festival Mbonda Elela : des animateurs de clubs de foot à l’affiche

Mercredi 23 Mai 2018 - 19:57

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L'artiste musicien Zoba Casimir Zao de Brazzaville est le parrain de la 6e édition qui ouvre ses portes le 25 mai, à l’Académie des beaux-arts, et qui a choisi d’aligner, parmi les cinq cents artistes attendus, des percussionnistes d’occasion qui accompagnent d’ordinaire les matchs des quatre grandes équipes de football de la capitale.

 

Festival Mbonda Elela 6 annonce les couleursC’est connu à Kinshasa, les grands supporters des clubs de foot animent des matchs en scandant leurs chants d’encouragements de percussions. Le même usage est de mise pour les chants provocateurs ou railleurs à l’adresse des camps adverses. Ainsi chacune des équipes a-t-elle son animateur attitré, ntamment Evoloko pour DCMP, Malula de Dragon, Mundele de V-Club et Ababola de Renaissance. Dans l’esprit du thème de sa 6e édition : « La rencontre des cultures et le dialogue des percussions », Mbonda Elela a choisi de mettre à contribution ces percussionnistes atypiques.

Conseiller très dévoué et impliqué dans l’organisation du festival depuis ses débuts, Brain Tshibanda a expliqué cette démarche au Courrier de Kinshasa. « Nous les avons approchés dans l’optique de leur apprendre à créer de vrais spectacles autour de leurs animations. Car, ils le font déjà de manière non élaborée sans le savoir. Nous avons travaillé avec eux séparément en ateliers de sorte qu’ils vont dorénavant présenter un spectacle auquel le public s’intéressera véritablement grâce à leur manière de chanter et de leurs percussions », a-t-il signifié.

Ainsi, au lendemain de l’ouverture du festival, il est prévu une sorte de battle qui mettra en lice les quatre grands clubs de la ville. Les deux meilleurs se retrouveront en finale le dimanche, pour l’avant-dernier spectacle de la fermeture. C’est à l’issue de cette seconde épreuve que sortira le lauréat, celui qui présentera le meilleur de tous. Par ailleurs, les animateurs des clubs de foot ne seront pas les seuls artistes atypiques à l’affiche. « En réalité, nous faisons des percussions sans le savoir, en applaudissant, par exemple. Aussi, nous avons à cet effet pensé à quelqu’un comme le comédien Esobe qui, lui, fait des percussions vocales. S’il faut distinguer les percussions naturelles de celles qui sont réputées comme telles, il y a les mains et la bouche, par exemple. Car, le simple fait de faire claquer la langue contre le palais est aussi une percussion en soi. Taper des pieds sur le plancher ou applaudir revient aussi à faire de la percussion », a ajouté Brain Tshibanda.
 

Mise en avant des percussionsZao, parrain de la 6e édition

Rappelant que Mbonda Elela est un festival international, il a évoqué la participation de Zao qui, a-t-il dit, « était à la base percussionniste, batteur de tambour avant de devenir chanteur ». Et de renchérir pour ce qui est de la programmation : « Nyoka Longo est l’invité spécial à côté de l’hôte de marque de la 6e édition, Zao ». Sur le choix porté sur le leader de Zaïko, Brain Tshibanda a affirmé qu’il tient à l’idée de faire comprendre aux grandes vedettes de la RDC qu’elles doivent aussi avoir plus de considération pour les percussionnistes. Et d'argumenter à cet effet : « Les batteurs de tambour tout comme les batteurs devant la batterie sont tous des percussionnistes. Même si dans l’imaginaire populaire ce sont juste les premiers qui eux, jouent sur des instruments traditionnels.  Nous voulons que l’on accorde, aux percussionnistes qui jouent dans les groupes modernes, la même importance accordée aux guitaristes, aux chanteurs, etc. ».

Ce grand mélomane, véritable féru de l’art d’Orphée de son pays, a poursuivi, par ailleurs, qu'avant l’introduction de la batterie par Tabu Ley dans les années 1970, dans la musique congolaise l’on ne jouait que la conga. « Aujourd’hui, le joueur de tambour est considéré comme un instrumentiste secondaire si bien qu’au moment de la balance, on ne lui accorde pas de l’intérêt. L’on s’occupe plutôt du batteur », a-t-il déploré. Ce qui justifie pourquoi le Festival Mbonda Elela situe toute sa démarche artistique à ce niveau, à savoir la mise en valeur des percussions traditionnelles ou modernes. Pour revenir aux percussions traditionnelles, Brain Tshibanda a souligné : « Il faut noter qu’ici en RDC, nous avons déjà environ trois cents types de tambour. Les Pende utilisent le patenge, un petit tambour carré tandis que le reste des peuples utilise dans l’ensemble le circulaire allongé. Chez les Kasaïens, c’est le ditumba qui est d’usage courant. Le madimba tout autant que les maracas et les congas sont aussi des instruments de percussion qu’ils soient modernes ou traditionnels. Le lokole, le lokombe le sont également même si les gens n’en font pas cas ».

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Festival Mbonda Elela 6 annonce les couleurs Photo 2 : Zoba Casimir Zao, parrain de la 6e édition

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