Affaire Jean Martin Mbemba : le procès s’ouvre sans le principal accusé

Mercredi 23 Mai 2018 - 21:00

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L’ancien ministre de la Fonction publique et président de la Commission nationale des droits de l’homme, en France depuis quelques années, est jugé par contumace, ainsi que certains de ses coaccusés, pour, entre autres, atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat et détention illégale d’armes et munitions de guerre.

Le procès placé sous la direction du président de la Cour d’appel, Christian Oba, s’est ouvert devant le procureur général, Michel Oniangué, la partie civile et le collège des avocats des accusés, conformément aux dispositions en vigueur.

Le principal accusé, Jean Martin Mbemba, présumé cerveau concepteur du supposé coup d’Etat déjoué, était absent de la salle.  Seuls quatre de ses coaccusés sur les sept incriminés étaient devant les juges. Il s’agit notamment du colonel Jean-Claude Mbango, de l’adjudant de gendarmerie Chrislain Ismaël Mabari, de Jean-Jacques Maléla et de Roland fortuné Massamba.

Ils sont tous inculpés d’association de malfaiteurs, d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat et de détention illégale d’armes et munitions de guerre. Un arsenal militaire, d’après la Cour, acquis et mobilisé dans le but de fomenter un coup d’Etat pour renverser les institutions de la République et accéder au sommet de l’Etat.

Selon l’acte d’accusation rendu public à cet effet, Jean Martin Mbemba serait l’initiateur et pivot central de ce coup d’Etat déjoué. La chambre d’accusation précise dans cet arrêt que l’avocat nourrissait, depuis un moment, l’ambition d’accéder à la magistrature suprême à partir d’un putsch et aurait exprimé son ambition lors d’une réunion de son parti, l’Union pour le progrès.

C’est donc en vue d’atteindre cet objectif qu’il aurait sollicité le concours de l’officier de police judiciaire, le colonel Jean-Claude Mbango, alors directeur départemental de la police au Pool, de recruter les combattants ninjas devant les aider à mener un assaut sur Brazzaville, pour renverser le pouvoir en place et accéder au perchoir.

Dans leur plan opérationnel, confirme l’arrêt de la chambre d’accusation, l’adjudant Chrislain Ismaël Mabari aurait reçu de leur mentor la mission d’attaquer simultanément, au moment prévu, la Maison d’arrêt de Brazzaville en vue de susciter une évasion massive des prisonniers et créer la panique dans la ville.

Les autres accusés, dont la présomption d’innocence est garantie, auraient, eux aussi, reçu de leur chef leur plan d’exécution devant être mis en œuvre le moment ou le jour échu.

Interrogés sur la véracité des faits qui leur sont reprochés, ces quatre accusés ont tous clamé leur innocence et rejeté en bloc les griefs qui pèsent sur eux.

Dans les plaidoiries, les avocats des inculpés ont soulevé quelques exceptions, dont la principale concernait les cinq ans que leurs clients ont passé en détention préventive, qui selon eux, était arbitraire et illégale, en violation de la Constitution du 25 octobre 2015 et de certaines dispositions du code pénal. En vertu de cette défaillance judiciaire, ces avocats ont demandé à la Cour d’annuler la procédure et de libérer simplement les accusés.

Clôturant la séance, la Cour a balayé d’un revers de main les exceptions soulevées par les avocats, s'estimant apte à poursuivre le dossier dans le fond ce 24 mai.

Rappelons que Jean-Martin Mbemba a sept coaccusés, deux autres avaient bénéficié d’une liberté provisoire pour cas de maladie mais ont pris la clé des champs, un autre est décédé.

Firmin Oyé

Légendes et crédits photo : 

Les quatre coaccusés de Jean-Martin Mbemba devant la barre, le 23 mai/Photo Adiac

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