Interview. Michael Dandu : « À travers la Cojecop, nous formons les jeunes à la culture de la paix »

Jeudi 24 Mai 2018 - 16:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le coordonnateur général de la Coalition des jeunes consciencieux et patriotes (Cojecop) soutient, dans cette interview accordée au Courrier de Kinshasa, que les jeunes ne doivent pas être manipulés par des politiciens en mal de positionnement. Ils doivent plutôt militer pour la paix car, estime-t –il, sans la paix, il n’y a pas de développement.

Le Courrier de Kinshasa (L.C.K.) : Vous êtes coordonnateur de la Cojecop.  Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à créer cette association ?

Michael Dandu (M.D.) : Les motivations sont nombreuses. Mais je peux brièvement vous dire que principalement nous sommes des jeunes épris de paix. Au regard des événements  insurrectionnels des 19 et 20 septembre 2016, nous étions convenus d'œuvrer ponctuellement pour arrêter l'hémorragie qui était en exergue. Après que nous avons atteint l'objectif,  c'est à ce moment là que nous nous sommes finalement décidés de fonctionner comme une association sans but lucratif,  mieux  un mouvement citoyen.

L.C.K. : Quels sont les  objectifs de la Cojecop ?

M.D. : Ils sont nombreux, entre autres nous luttons contre les antivaleurs, la pauvreté, le chômage et aussi nous développons des actions philanthropiques. Mais tous nos différents objectifs se résument à un grand objectif: militer pour la paix durable et le développement de la République démocratique du Congo (RDC).

L.C.K. : Il existe plusieurs organisations des jeunes qui militent pour la paix. Qu'apportez-vous de plus dans cette quête pour une paix durable en RDC ?

M.D.: La Cojecop ne peut pas prétendre être une structure spéciale plus que les autres mais notre particularité est que nous fonctionnons sur deux volets. Et la vision de la Cojecop s’appuie sur ces deux axes d’intervention, à savoir le développement et la paix. En ce qui concerne le volet développement,  nous avons des projets comme font toutes les ONG. Prioritairement, nous voulons lutter contre le chômage en sollicitant du gouvernement l’emploi pour les jeunes. Parce que le gouvernement, d'après la loi instituant les asssociations à but non lucratif, est le premier partenaire et nous voulons également doter ces jeunes des moyens pour une prise en charge effective. En outre, nous œuvrons aussi dans l'assainissement,  nous organisons des formations pour apprendre certains métiers à ces jeunes qui, pour la plupart des cas, sont des désœuvrés.

Le second volet de notre vision concerne la culture de la paix. C’est dans ce cadre que nous organisons  des campagnes de sensibilisation des jeunes à cette problématique, des séminaires sur le patriotisme, le civisme, etc. Et pour ce dernier volet, nous avons comme autorité morale le chef de l’État, Joseph Kabila, qui ne cesse pas de mener différentes actions en faveur de la paix. À titre d’exemple, en 2001, il avait instauré une formule 1+4, pour sauvegarder la paix à l’issue des assises de Sun City. Au nom de la paix, il avait accepté de partager le pouvoir.

En 2006 et 2011, toujours au nom de la paix, il a organisé les élections démocratiques, libres et transparentes et nous voici à l'aube du troisième cycle électoral... Tout ceci, c'est la paix qui est au centre. Sans la paix, on ne peut pas parler développement.

L.C.K. : Vous avez été dernièrement au Kongo central dans le cadre de la Cojecop. Quelle a été votre mission ?

M.D.: Nous nous sommes rendus au Kongo central pour installer la coordination provinciale. Et conformément à notre vision, nous avons organisé une journée de sensibilisation des jeunes à la paix.

L.C.K. : De plus en plus, les organisations  citoyennes des jeunes se muent en parti politique, cela ne sera -t-il pas le cas avec la Cojecop ?

M.D.: La Cojecop, en rapport avec sa formation juridique et son statut de personne morale, restera apolitique mais cela n'empêche pas que ses membres, en tant qu' individus, fassent la politique. Nous ne pouvons pas les empêcher s’ils ont de telles ambitions. D’ailleurs, nous avons besoin que les jeunes se forment pour embrasser la politique avec des nouvelles initiatives.

L.C.K: Pouvons-nous connaître vos perspectives ?

M.D. : Par rapport à notre vision de militer pour la paix durable et le développement de la RDC, nous souhaiterions qu'un jour la cojecop soit aussi consultée ou associée par le gouvernement ou d'autres structures pour des questions liées à la jeunesse, la paix, le développement, etc.

L.C.K; : Quel message avez-vous à l'endroit des jeunes qui sont aujourd’hui manipulés  par des hommes politiques ?

M.D.: Le message est que tous les jeunes congolais doivent dire non à la manipulation car le temps d'agir c'est maintenant. Aucun politicien ne se soucierait d’eux, sachant qu'ils vont les remplacer dans l’avenir. Les jeunes doivent être déterminés à militer pour la paix et être capables de s’assumer en contribuant à la reconstruction de la RDC.

Blandine Lusimana

Légendes et crédits photo : 

Michael Dandu milite pour l'encadrement des jeunes

Notification: 

Non