Nutrition : faut-il consommer moins de riz ?

Samedi 23 Juin 2018 - 12:34

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Le riz est le principal aliment de 3,5 milliards de personnes dans le monde. Cependant, de nouvelles recherches scientifiques suggèrent que cet aliment sera moins nutritif en raison de l’augmentation des niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.

 Une étude a révélé que le riz exposé à des niveaux élevés de dioxyde de carbone contient des quantités plus faibles de plusieurs nutriments importants. Le principe de cette recherche consistait à exposer des rizières expérimentales en Chine et au Japon à des niveaux de dioxyde de carbone élevés, similaires à ceux qui devraient être atteints au cours de ce siècle sur l’ensemble de la planète.
Actuellement, les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère se situent en moyenne autour de quatre cent dix particules par million, contre trois cent cinquante particules par million dans les années 1980. Cette augmentation est en grande partie due à la combustion de combustibles fossiles. « Un lien a été établi entre les effets d’une forte concentration de CO2 et la teneur en vitamine du riz basée sur la fraction moléculaire de l’azote dans la vitamine a été observée », explique l’étude.

Les risques potentiels pour la santé en rapport avec les déficits en protéines, minéraux et vitamines présentes dans le riz sont liés au produit intérieur brut par habitant le plus bas pour les pays consommateurs de riz les plus élevés, suggérant des conséquences potentielles pour une population d'environ six cents millions de personnes, conclut l’étude.  « Bien que ces expériences d’enrichissement du CO2 pointent la menace que le changement climatique fait peser sur la sécurité nutritionnelle, les programmes de sélection rizicole à travers le monde se multiplient et la sélection est faite dans des conditions de niveau de CO2 croissant et beaucoup reconnaissent la nécessité de maintenir et d’augmenter la concentration en nutriments », a déclaré Oliver Frith, responsable du développement commercial à l’Institut international de recherche sur le riz.

Le riz nourrit 3,5 milliards de personnes et la production devra augmenter considérablement d’ici à 2050 afin de répondre à la demande mondiale. Une des difficultés majeures sera la probable rareté de l’eau nécessaire à la culture du riz en raison de besoins concurrentiels en eau, de la dégradation de l’environnement et des effets du changement climatique. La production de riz est responsable de 9 à 11% des émissions mondiales de méthane, un puissant gaz à effet de serre, ce qui représente un dilemme supplémentaire pour les décideurs. En effet, à chaque fois que la population mondiale augmente d’un milliard d’habitants, cent millions de tonnes supplémentaires de riz doivent être produites par an.

Le méthane atmosphérique (CH4) est connu pour être l’un des gaz à effet de serre les plus puissants et pourrait représenter 20% du réchauffement planétaire anticipé.
En octobre 2017, ONU Environnement et l’Institut international de recherche sur le riz ont signé un accord de partenariat pour encourager l’élaboration de technologies innovantes et intelligentes dans le domaine du changement climatique pour la production de riz dans les pays en développement. Lors de l’assemblée du Fonds pour l’environnement mondial qui se tiendra dans la ville de Da Nang, au Vietnam, le 25 juin, les partenaires susmentionnés organiseront une manifestation parallèle pour présenter une nouvelle initiative multipartite.

 

Boris Kharl Ebaka

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