Energie électrique: le Nord- Kivu va expérimenter la production du méthane

Mardi 17 Juillet 2018 - 15:00

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Le chef-lieu de la province, Goma, et ses environs ne produisent actuellement que cinq mégawatts ( MW) alors que les besoins en électricité dans cette partie du pays sont estimés à plus de 80 MW.

 

 

 

 

 

Plusieurs entreprises ainsi que les agences du système des Nations unies installés dans le Nord-Kivu fonctionnent à plein régime grâce à des groupes électrogènes. La production du courant électrique reste déficitaire pour l’ensemble de la province qui ne manque pourtant pas d’alternatives crédibles pour compenser son gap en électricité. Les efforts actuels visent à aider cette province de l’est du pays à se doter d’une énergie en quantité et qualité acceptables. Au-delà des moyens traditionnels de production de l’électricité, les autorités provinciales appuient désormais les efforts de diversification de la production de l’électricité. Il n’est pas étonnant de signaler une démarche visant à capter la chaleur générée par le volcan Nyiragongo pour la transformer en énergie électrique. Des spécialistes de la géothermie sont déjà à pied d’œuvre dans le Nord-Kivu pour développer ce moyen inédit en République du Congo (RDC).

Toutefois, le véritable enjeu pour la province est l’exploitation, avant la fin de l'année, du gaz méthane. Il s’agit de 56 milliards m3 de méthane situés dans la frontière entre le Rwanda et la RDC. Il y a aussi 300 milliards de m3 de dioxyde de carbone générés par l’activité volcanique de la région et la décomposition des matières organiques. En apport énergétique clair, l’on estime que 50 % de la population de Goma devrait bénéficier de courant électrique grâce à cette énergie. En plus, ce méthane du lac Kivu représente environ 1 300 MW de potentiel énergétique partagé dans la région des Grands lacs. L’un de ses atouts est sa régénération permanente. Cela éloigne bien entendu toute perspective de rupture de la production électrique dès son lancement. Au-delà, une partie du méthane peut aisément être utilisée ou commercialisée dans des bonbonnes pour un usage domestique en tant que combustible, selon certains chercheurs. Il faut rappeler que le Rwanda a débuté l’exploitation de ce gaz dans le lac Kivu (côté rwandais) depuis 2016.

Quant à l’exploitation du côté congolais, la charge de l’extraction sera confiée à la société tunisienne Engineering Procurement management. Pour le pays, le plus grand défi sera de préparer suffisamment le terrain pour l’exploitation de ces nouvelles sources de production de l’électricité. Or, d’importantes contraintes se dessinent déjà, notamment le sol volcanique, la proximité des habitations et des routes, le difficile croisement des lignes électriques existantes, la problématique des techniciens qualifiés, l’accès au financement du secteur énergétique, le prix d’achat de l’énergie très élevé, la mauvaise perception du système de comptage et bien entendu les défis d’ordre technique et réglementaire. La liste n’est pas exhaustive. Tous les experts sont d’accord sur le fait que l’énergie produite dans l’est de la RDC et sur l’étendue du territoire national doit avoir des prix compétitifs.

Laurent Essolomwa

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