Soudan du Sud : Salva Kiir et Riek Machar signent un accord de partage du pouvoir

Lundi 6 Août 2018 - 14:45

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Le gouvernement et les rebelles ont conclu l'accord, le 5 août à Khartoum, au Soudan, en présence du président de ce pays, Omar al-Bachir, et de ses homologues du Kenya, de l’Ouganda et de Djibouti.

 

Salva Kiir et Riek Machar ont déjà convenu d’instaurer un cessez-le-feu permanent et de retirer leurs troupes des zones urbaines. Ils avaient également convenu, le 7 juillet dernier, d'un partage du pouvoir mais la signature avait été reportée en raison de divergences. Les deux camps avaient ensuite signé, le 25 juillet, un accord « préliminaire » sur le partage du pouvoir, finalisé dimanche.

Selon les termes du document, le gouvernement de transition sera composé de trente-cinq ministres (vingt du groupe de Salva Kiir et neuf de celui de Riek Machar, le reste représentant les autres groupes). Le parlement comptera cinq cent cinquante députés, dont trois cent trente-deux du groupe de Salva Kiir et cent vingt-huit de celui de Riek Machar. Outre Riek Machar, il y aura aussi quatre autres vice-présidents.

 « L’accord signé aujourd’hui doit tracer la voie pour mettre fin au conflit et à la guerre dans notre pays », a déclaré Salva Kiir dans un discours après la signature. Les négociations vont, en effet, se poursuivre jusqu'à la signature d'un accord de paix définitif. « Nous devons œuvrer à l'unité de notre peuple », a-t-il martelé.

De son côté, Riek Machar a appelé l'organisation régionale qui œuvre depuis de longs mois à réactiver le processus de paix au Soudan du Sud. L’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) s’est assurée de la mise en œuvre de cet accord de partage du pouvoir.

Le président soudanais, Omar al-Bachir, a toutefois déclaré que les médiateurs feraient tout pour assurer l’application de ce texte. Il a indiqué que son objectif pour le Soudan du Sud était de relancer la production pétrolière dans l’Etat d’Unité, l’un des plus riches en pétrole, d’ici au premier septembre.

Les négociations à venir pour un accord de paix vont se poursuivre à Khartoum, a signifié le chef de la diplomatie soudanaise, Al-Dierdiry Ahmed. Un accord similaire avait été signé en 2015 mais avait été violé après une bataille meurtrière à l’issue de laquelle Riek Machar était parti en exil.

Une fois qu’un accord de paix final sera signé, les belligérants auront trois mois pour former un gouvernement de transition qui sera au pouvoir dans le pays pour une durée de trente-six mois.

Après avoir salué la signature de l’accord, le chargé d'affaires américain au Soudan, Steven Koutsis, a déclaré: « Nous soutenons toute initiative pour apporter la paix au Soudan du Sud et nous espérons que ce processus va se poursuivre ».

Le Soudan du Sud s’est enfoncé dans une guerre civile fin 2013 quand Salva Kiir (66 ans) a accusé son vice-président, Riek Machar (65 ans), de fomenter un coup d’État. Le conflit dans ce pays, indépendant du Soudan depuis 2011, a fait des dizaines de milliers de morts et près de quatre millions de déplacés (sur une population de douze millions d'habitants) et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

L'ONU a imposé, le 13 juillet, un embargo sur les armes au Soudan du Sud, alors que les tractations diplomatiques n’avaient pas, en près de cinq ans de conflit, réussi à mettre un terme à la guerre civile.

Yvette Reine Nzaba

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