Congo-FMI: encore des obstacles à franchir avant l’accord

Mardi 14 Août 2018 - 19:15

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Le gouvernement congolais venait de signer, après tant de report, une lettre d’intention en vue de la conclusion d’un programme économique et financier avec l'institution de Bretton Woods. Une sorte d’engagement dont l’issue est attendue aussi bien par les Congolais que par les partenaires de leur pays.

« Avec le Fonds monétaire international, le processus traîne parce qu’il s’agit d’un programme délicat et qui concerne de gros sous. Nous devons le faire avec responsabilité. Je tiens à vous informer que dans le cadre de ce programme, le gouvernement vient de signer la lettre d’intention », déclarait le Premier ministre, Clément Mouamba, le 3 août, lors d’une session des questions orales avec débat à l’Assemblée nationale.

En effet, en dépit du difficile round de négociations avec les institutions de Bretton Woods, le gouvernement affiche son optimisme quant à la conclusion d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI). Cependant, pour y parvenir, il convient de respecter les mesures et engagements pris pour une meilleure gouvernance des finances publiques.

C’est, d’ailleurs, dans ce contexte que la dernière mission du FMI à Brazzaville, en avril, avait insisté sur la mise en œuvre « des réformes audacieuses et immédiates dans le domaine de la gouvernance ».

À la fin de la mission, les services du FMI précisaient: « Les autorités devront entreprendre des réformes audacieuses et immédiates dans le domaine de la gouvernance pour traduire en action la rupture avec les politiques et pratiques du passé proclamée par le gouvernement ».

Aussi la mission avait-elle encouragé les autorités pour la création d’un organe indépendant de lutte contre la corruption avec tous les pouvoirs d’investigation et un système de déclaration du patrimoine pour les hauts responsables. Il avait aussi été préconisé le renforcement du contrôle des grands projets d’infrastructure et des entreprises publiques, notamment celles du secteur pétrolier.

En outre, la mission invitait le gouvernement, en rapport avec sa décision, de rendre pleinement compte au parlement et à la population de la gestion des ressources naturelles ainsi que des grands travaux au cours des dernières années.

Imaginer des solutions innovantes pour juguler la crise

Face au retard enregistré dans la mise en œuvre de certains engagements pris par le gouvernement, aussi bien dans le cadre des négociations que dans la réforme de la gouvernance, il est attendu, de la part des autorités, des grands efforts afin de bénéficier du soutien des partenaires bilatéraux.

En tant que partenaire financier du Congo, la France qui se dit prête à aider le pays pour sortir de ce marasme économique conditionne son soutien au désendettement par des réformes structurelles, la diversification de l’économie et la lutte contre la corruption qui constitue un réel problème de gouvernance.

« La France aide les Etats membres de la Zone franc dans leurs stratégies mises en œuvre et portant notamment sur le désendettement, les réformes structurelles, la diversification de l’économie et la lutte contre la corruption », déclarait en substance le ministre français de l'Economie et des finances, Bruno Le Maire, en marge de la réunion des ministres des Finances de la zone franc, tenue du 12 au 13 avril à Brazzaville.

Selon l’argentier français, son pays est disposé à accorder une aide de 135 millions d’euros à la République du Congo sous réserve de la conclusion d’un programme avec le FMI.

N’étant pas encore tirée d’affaire, si l’on s’en tient à la communication faite par le ministre des Finances, Calixte Nganongo, le 20 juillet en Conseil des ministres, la République du Congo est tenue de prôner une politique budgétaire restrictive. Une option qui figure dans le cadre budgétaire à moyen terme récemment présenté aux parlementaires par le Premier ministre.

Au regard du déficit budgétaire, soit 559 milliards prévus dans le budget exercice 2018, il ressort, de l’avis des observateurs des finances, la nécessité de trouver des sources innovantes de financement mais surtout de réduire substantiellement le train de vie de l’Etat.

 

Guy-Gervais Kitina

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