Gouvernance: réorganisation du paysage politique congolais

Mardi 14 Août 2018 - 19:00

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La réaménagement du paysage politique congolais a été marqué, ces derniers mois, par deux faits majeurs : la nomination du chef de file de l’opposition et la mise en place de la loi sur les partis politiques par la réduction, à une cinquantaine, du nombre des formations politiques auparavant estimé à plus de deux cents pour un pays d’environ quatre millions d’habitants.

En ce qui concerne la nomination du chef de l’opposition, il convient de rappeler que la Constitution du 25 octobre 2015 avait prévu ce poste dans l’intérêt bien mesuré, semble-t-il, de réorganiser cette famille politique congolaise. C’est au premier secrétaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads), Pascal Tsaty Mabiala, que revient cette charge constitutionnelle.

Mais s’appuyant sur le caractère pluriel de cette opposition congolaise, une frange de ses membres a refusé jusqu’aujourd’hui de siéger sous la tutelle du premier secrétaire de l’Upads, au motif qu’un chef de l’opposition proposé par le pouvoir est à  la solde de celui-ci, méconnaissant que la loi fondamentale dispose que ce poste revient à la formation politique ayant  plus d’élus dans les instances électives.

« La Chaîne ne désapprouve pas la démarche entreprise par le groupe de partis de l’opposition signataires qui ont résolu de travailler ensemble pour parvenir, un jour, à une alternance politique démocratique ; mais condamne l’idée de signer un pacte majorité-opposition qui doit aboutir à un gouvernement d’union nationale qui ne se justifie pas », déclarait Joseph Kignoumbi Kia Mboungou, président de la Chaîne, au cours d’une conférence de presse.

Pascal Tsaty Mabiala, pour sa part, appelle tous les acteurs politiques se reconnaissant de l’opposition à bien vouloir rejoindre les autres, arguant qu’il est surpris d’entendre ses détracteurs haussés le ton pour un poste dont les critères de choix ont été définis par la loi fondamentale.

« Sont-ils en train de bouder la loi fondamentale qui a prévu cette institution ou la personne de Pascal Tsaty Mabiala ? », s’interrogeait-il lors d’un échange avec la presse nationale et internationale.

Un autre débat alimentant les milieux politiques actuellement est l’officialisation par l’Etat de certaines formations politiques au détriment d’autres. De nombreux responsables des partis s’interrogent sur les critères ayant milité à ce choix.

Le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou,   a indiqué que cette décision est le résultat des consultations et entretiens avec les responsables des partis politiques. Un argument rejeté par le président du Parti social-démocrate (PSDC), Clément Mierassa, et par  bien d’autres leaders dont les partis ne figurent pas sur la liste proposée par le gouvernement.

« Le ministre Raymond Zéphirin Mboulou avait rencontré quelques dirigeants des partis politiques pour leur annoncer que selon les rapports élaborés par les préfets, quarante-neuf partis étaient conformes à la loi et six autres pourraient s’ajouter », avait indiqué le président du PSDC, estimant que ce choix serait fait de manière arbitraire et subjective.

Des sources proches du ministère de l’Intérieur et de la décentralisation, plusieurs responsables des partis multiplient des contacts avec les autorités compétentes pour que leurs organisations politiques se conforment à nouvelle loi sur les partis politiques.   

   

 

 

  

 

  

  

    

Roger Ngombé

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