Violences sexuelles : l’ONG Azur développement se préoccupe de l’accueil des victimes

Jeudi 20 Septembre 2018 - 13:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’Organisation non gouvernementale a lancé, le 18 septembre à Brazzaville, un atelier de formation des sages-femmes et infirmières sur la réception des filles et femmes violées, séropositives et des professionnelles du sexe dans les centres de santé intégrés (CSI).

L’initiative d’Azur développement est appuyée par l’ONG Action de solidarité internationale et le ministère de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement.

L’objectif visé consiste à améliorer les connaissances et la compréhension des agents de santé sur la prise en charge médicale des filles et femmes victimes de violences sexuelles. Les participantes apprendront également à lutter contre les stigmatisations des femmes séropositives et des professionnelles du sexe dans les CSI et dans les hôpitaux.

En effet, la critique publique, le dénigrement, la mise à l’écart, le manque du respect, de discrétion ou de confidentialité pour les femmes séropositives et les professionnelles du sexe à l’accueil dans des structures sanitaires constituent des stigmates.

Selon la directrice de l’hôpital de base de Bacongo, le Dr Carmel Stella Miabanzila Matoko, une femme mal accueillie soit au CSI ou à l’hôpital « peut s’isoler, pratiquer l’automédication, avorter clandestinement, se suicider ou faire un repli sur soi. Il faut toujours mettre en confiance la victime, la référer à l’hôpital si possible chez le docteur, le psychologue et faire un accompagnement juridique ».  

L’initiative de l’ONG Azur développement va s’étendre afin que plus de mille six cents personnes soient formées sur les manifestations de violences à l’encontre des filles et femmes. Pour parvenir à son projet, Azur va organiser de septembre à novembre des sessions de sensibilisation dans neuf arrondissements ciblés à Brazzaville et Pointe-Noire, au bénéfice des filles et femmes séropositives ainsi que des professionnelles du sexe.

« Nous sommes dans une société où les femmes et les filles n’aiment pas exposer clairement leurs problèmes aux agents de santé, surtout quand elles sont violentées mais elles viennent au cas où il y aurait traumatisme physique », a poursuivi la directrice de l'hôpital de base de Bacongo. 

Selon l’ONG, la violence sexuelle est plus vécue par les femmes mais peu on en parlent. Une femme sur cinq a été victime de violences et quatre sur cinq ont été victimes de violences verbales ou psychologiques.

D’après le test d’un numéro vert, « plus de mille cinq cent quatre-vingts femmes par mois à Brazzaville sont victimes de violences sexuelles. Et, entre 2007 et 2011, les hôpitaux de Talangaï et de Makélékélé ont reçu plus  de deux mille sept cents cas de victimes sexuelles », a affirmé la même source.  

Au regard du fléau, les agents des CSI, hôpitaux et ceux des organisations de la société civile impliquées pour la prise en charge médicale, la lutte contre la stigmatisation sollicitent l’augmentation du nombre de psychologues femmes et l’appui au fonctionnement des guichets uniques qui sont des lieux d’écoute, d’accompagnement, d’appui médical, de prise en charge des victimes de violences sexuelles et d’orientation des soins médicaux.

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

Une vue des participantes à l'atelier /Adiac

Notification: 

Non