Afrique : appel à une journée internationale de la traite négrière

Lundi 29 Octobre 2018 - 12:03

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Les anciens chefs d’Etat du Bénin, Nicéphore Dieudonné Soglo et Boni Yayi, ainsi que du Nigeria, Olusegun Obasanjo, ont planché, le 24 octobre à Cotonou, en présence d'autres personnalités africaines, sur la traite négrière, l’avenir de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) et une devise africaine.

La rencontre s’inscrivait dans la continuité du Forum des anciens chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique qui a eu lieu du 30 août au 1er septembre derniers à Tokyo, au Japon, avec pour thème " Vers une paix durable en Afrique''. Le point focal était d’identifier les causes profondes des conflits sur le continent et les modalités de promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité. Quelques priorités sur lesquelles la Cédéao et l’Union africaine (UA) doivent travailler ont été retenues, notamment la question de la mémoire de l’Afrique, la traite des Noirs -la plus grande déportation de l’histoire- et la construction d’une Afrique de paix et prospère.

 '' Il est temps qu’en Afrique, notre histoire devienne la nôtre. La construction d’une organisation comme la Cédéao nécessite une étude approfondie du passé de cette région du golfe de Guinée, appelée la Côte des esclaves'' , a indiqué l'ancien président Nicéphore Soglo.  Dans ce passé et pendant quatre siècles -de 1450 à 1850-, cent millions d'Africains ont été déportés, a-t-il rappelé, en s'appuyant sur des images, ajoutant que ''ce triste passé" ne devrait pas disparaître de la mémoire collective et se fondre dans la nuit de l’oubli.

Les anciens chefs d'État recommandent comme priorité, l’institution d’une Journée internationale de la traite négrière et de son abolition.  Ils appellent les chefs d’Etat africains actuels à mettre tout en œuvre pour une célébration digne de cette journée au niveau de l’UA. '"Si nous oublions le passé, les probabilités sont fortes pour que nous répétions les mêmes erreurs du passé. L’esclavage et la traite négrière ont un fort impact sur notre développement aujourd’hui ", a déclaré Olusegun Obasanjo.

Pour Boni Yayi, il s’agit là d’un point capital et incontournable du développement de l’Afrique. '' L’histoire détermine notre futur. Nous ne sommes pas encore une Afrique pacifique. La prospérité vient après la paix. La paix doit être la rupture par rapport à la continuité de ce pan de l’histoire et de ses impacts sur le continent'', a-t-il insisté.

Outre cette journée, les anciens chefs d'Etat ont également mis l’accent sur la création de la devise commune dans l’UA car pour eux, il est temps que le contient ait une monnaie unique. ''L’heure est venue d’avoir une et une seule devise. Et c’est de la responsabilité de nos leaders de le savoir '' a relevé Olusegun Obasanjo. "Ce sont des points qui déterminent l’avenir du continent africain''', a conclu Boni Yayi.

Noël Ndong

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