Hommage : la procédure de béatification de Mgr Christophe Munzihirwa suit son cours

Jeudi 1 Novembre 2018 - 17:09

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La Commission romaine pour la cause des saints de l’église catholique, chargée des enquêtes sur la procédure de canonisation de l'ancien archevêque de Bukavu, assassiné le 29 octobre 1996, va procéder à l’audition de cent témoins de la vie de ce dernier. C’est une dernière étape avant la présentation au pape des conclusions pour la décision finale.

Au cours de la 22e journée commémorative de la mort de l’archevêque de Bukavu, organisée par la Fraternité Mgr Munzihirwa, le père Ferdinand Muhigiriwa a évoqué les avancées significatives du processus de sa béatification à l’assistance venue prier pour ce martyr et témoin de l’Eglise. Cette journée a commencé par une conférence sur le thème « Wilt bactérien du bananier au Kivu », suivie d’une messe d’actions de grâce. L’officiant du jour est revenu sur le modèle de vie de Mgr Munzihirwa Mwana Ngabo caractérisé par le désir du « Magis », la grandeur de Dieu qui passe par le rejet de tout ce qui est médiocre pour la perfection en évitant l’étroitesse d’esprit ainsi que le minimalisme.

Il a aussi interpelé les chrétiens catholiques en particuliers et tous les Congolais en général à réfléchir sur cette pensée de la qentinelle de Bukavu, à cinquante-sept jours de la date prévue pour les élections, indiquant : « Dans tout régime politique, nul n’est besoin de savoir qui détient le pouvoir mais dans quel intérêt est-ce que ce dernier l’exerce, est-ce dans l’intérêt du peuple duquel émane la fin de tout pouvoir politique ? ». Il a ensuite souligné que si cette procédure aboutissait, Mgr Christophe Munzihirwa serait le premier prêtre jésuite à être béatifié par un pape Jésuite.

Parmi les interventions, l’on a retenu celle du Dr Sonji, vice-président de la Fraternité Munzihirwa, qui a souligné que vingt-deux ans après, la voix de l’archevêque de Bukavu ne cesse de crier vengeance quant à l’occupation rwando-ougando-burundaise qui ne cesse de causer des graves manquements à la vie humaine des milliers des congolais. Ce membre du Comité laïc de coordination de l’Eglise catholique a dénoncé ces politiciens qui osent ternir l’image de ce grand esprit par son humilité, en essayant de récupérer cette journée pour des fins politiciennes. « C’est mal connaître Christophe en allant organiser une soirée de gala en sa mémoire au Pullman Hôtel », a-t-il insisté.

Il a rappelé que Mgr Christophe Munzihirwa a été assassiné le soir du 29 octobre 1996. Alors que les autorités politico-administratives de la région du Sud-Kivu fuyaient l’avancée de l’Armée patriotique rwandaise de Kagame, lui décida de rester pour garder son troupeau composé de ses fidèles, et c’est pour mettre fin à ses dénonciations qu’un ordre fut donné aux soldats rwandais de l’abattre. Le matin du même jour, il avait réussi à sauver la vie de cinq religieuses Tutsies en les faisant passer de l’autre côté de la frontière zaïroise alors qu’elles étaient pourchassées par les réfugiés hutus.

Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

Mgr Christophe Munzihirwa

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