Le reggae : une musique d’amour, de paix et d’unité dans le monde

Samedi 17 Novembre 2018 - 14:15

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I Jah Man est arrivé dans la musique en 1983 en créant son orchestre, New feeling (Nouvelle sensation). Convaincu par des reggae-men comme Bob Marley, Jimmy Cliff ou U-Roy, il va s’y lancer après avoir compris le message que ces derniers transmettaient au monde en revendiquant le réveil de la race noire. Si hier c’était un message de révolution, aujourd’hui le reggae appelle l’humanité à l’amour, à la paix et à l’unité.

C’est sous l'angle de l'amour que I Jah Man choisit les thèmes des chansons qu’il compose pour ses fans et mélomanes. Rien ne peut se faire sans la paix, l’amour et l’unité. Une revendication devenue son cheval de bataille dans un environnement conquis en partie par la haine, la jalousie et les crimes de tout genre. Dans son dernier opus intitulé "Mâ na mwini", I Jah Man dénonce le négatif qu’il voit dans la société.

«C’est ce que je relate», a-t-il dit. Cet album chanté dans sa langue maternelle compte quatre titres, à savoir "Mfumu kanda" ;" Wa fwawa toma"; "Wa lembo  kanda" et "ya Tinue". L' opus dont le tournage des clips est en cours a été produit sous le label Mobembo, créé par Hugo Kleren, un Français résidant à Brazzaville. Ce logo est représenté par un arbre voyageur sous la forme d’un bananier avec plusieurs branches.

« Une façon pour nous d’élargir notre vision », a-t-il indiqué, avec un ton rassuré. Des thèmes révélateurs par lesquels il appelle les jeunes à prendre leur responsabilité face à leur destin et à leur avenir.

« Au lieu d’être là à s’empiffrer de l’alcool, de la drogue, espérant y noyer leurs soucis, les jeunes devaient plutôt garder espoir et avoir confiance en l’avenir », a-t-il confié en substance.

Le choix de cette musique n’a donc pas été un fait du hasard, puisqu’il a été inspiré par les reggae men ayant marqué le siècle dernier. Aussi a-t-il appris auprès des grands de la musique congolaise dont le genre n’était pas très loin du reggae. Il s’agit de Nzongo Soul, Jean Willy, Zao, Kyster et de son père spirituel, Rasta Kaya, qui a été le tout premier à créer le premier groupe rasta au Congo appelé Jah Children.

I Jah Man a transmis également une partie de ses connaissances à des musiciens comme Youssband, les Saintric Mayitoukous basés au Sénégal, et le Max Gullit qui ont été à son école. Ils ont tous été formés par lui avant de s’envoler pour d’autres cieux.

Seulement, il déplore le manque de reconnaissance de la part de ces derniers. Actuellement, il est en train de préparer son propre fils, I Jah Man Fils,  en vue de le remplacer le jour où il quittera la terre des hommes.« Car il doit poursuivre le même combat que moi après ma mort », explique-t-il.

Il refuse de renoncer à cette musique qu’il croit être celle de l’esprit : « Elle apporte la guérison, la santé et fortifie l’âme », se convainc-t-il.

Adepte du Ras-Tafari

Quoi que l’on en dise, I Jah Man est un fidèle de la religion Ras-Tafari à laquelle ont adhéré Bob Marley, U-Roy, Jimmy Cliff…Il est compté parmi les disciples de cette religion fondée autour d’un homme mythique, le roi d’Ethiopie Tafari Makonen. Elu roi d’Ethiopie en 1930 après une rébellion menée contre les colons italiens, il sera intronisé par la suite sous le titre de roi des rois, seigneur des seigneurs, roi conquérant de la tribu de Juda.

Après cette intronisation, Tafari Makonen sera désormais appelé Haïley Selassié. Cette élévation à ce rang et la chasse des Italiens de l’Ethiopie ainsi que les différents titres accompagnant son nom feront que les Noirs qui étaient restés sur le continent américain et ayant à l’esprit la prophétie que donna autrefois Marvin Garvey, en 1874, comme quoi, un roi des Noirs naîtrait en Afrique, verront en lui le rédempteur, un Dieu. C’est à ce titre Bob Marley pouvait l’adorer comme un messie envoyé par le bon Dieu délivrer le peuple noir de l’esclavage et de l’emprise coloniale. Garvey invitait alors tous les esclaves à tourner leur regard en Afrique. Il serait de la dernière génération du roi David et de la reine de Saba.

                                                                                                                                                   

A Ferdinand Milou

Légendes et crédits photo : 

I Jah Man

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