Coopération militaire : les Etats-Unis vont réduire le nombre de leurs soldats en Afrique

Samedi 17 Novembre 2018 - 12:30

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Les effectifs des militaires américains seront réduits d’environ 10% au cours des prochaines années, a-t-on appris de la porte-parole du Pentagone, Candice Tresch, qui n’a pas précisé quels pays africains seraient concernés.

D’après le Pentagone, Washington va prendre la mesure de diminuer ses troupes à travers l’Afrique pour pouvoir se concentrer davantage sur la réponse aux menaces posées par leurs concurrents russes et chinois.  Actuellement, près de sept mille deux cents soldats américains se trouvent dans quelques pays africains, comme la Somalie, le Nigeria et la Libye.

Pour Candice Tresch, une fois ces troupes réduites, le Pentagone ne perdrait pas ses capacités à travers le continent et les efforts se transformeraient dans certains cas en formation et conseil aux forces locales. « Nous allons préserver une majorité de notre coopération sécuritaire, des partenariats et programmes en Afrique qui renforcent nos réseaux de partenaires et améliorent les capacités et les programmes en cours des partenaires », a-t-elle assuré.  La porte-parole du Pentagone a ajouté : « Nous allons réaligner nos ressources en contre-terrorisme et nos forces opérant en Afrique au cours des prochaines années pour garder une position compétitive à travers le monde ».

L’annonce de réduire le nombre des soldats en Afrique intervient alors que le Pentagone travaille à appliquer les objectifs fixés par la stratégie de défense nationale de l’administration Trump. Celle-ci met l’accent sur la concurrence avec la Russie et la Chine.

Pas plus longtemps que le 14 novembre, une commission parlementaire bipartisane a affirmé que « la supériorité militaire des Etats-Unis - colonne vertébrale de son influence mondiale et de sa sécurité nationale - s’était érodée à un niveau dangereux ».

La lutte antiterroriste va se poursuivre

Réduire le nombre de soldats américains en Afrique ne signifie nullement abandonner la lutte antiterroriste sur le continent, selon les Etats-Unis qui viennent de renforcer les moyens militaires de l’armée tchadienne. Ils ont notamment fait don, le 16 novembre, d’équipements de lutte contre le terrorisme.

D’un montant estimé à 1,3 million de dollars, ce don des Etats-Unis au Tchad était composé de six bateaux et six camionnettes. Selon le chargé d’affaires à l’ambassade des Etats-Unis au Tchad, Richard K. Bell, le matériel a été offert plus précisément à la brigade de sécurisation fluviale pour la « lutte contre Boko Haram et Daesh ». Treize soldats sont actuellement en formation aux Etats-Unis, a-t-il  précisé, en louant  la « renommée » internationale des militaires tchadiens lors d’une cérémonie au siège de l’état-major, à N’Djamena. En mai, les Etats-Unis avaient déjà fait un don au Tchad de quarante-trois millions de dollars, comprenant deux avions Cessna 201 pour des missions de renseignement.

Samantha Reho, la chargée de communication à Africom, le commandement Afrique des Etats-Unis, avait indiqué, en mars dernier, que « la menace de Boko Haram et de l’Etat islamique en Afrique de l’ouest est principalement centrée sur les marais et les voies fluviales du bassin du lac Tchad et du nord-est du Nigeria ».

Washington avait placé, en septembre 2017, le Tchad sur sa « liste noire », parce que le président américain estimait à ce moment que N’Djamena « ne partage pas de manière adéquate les informations concernant la sécurité du public et le terrorisme ».  Le pays a été finalement retiré de cette liste en avril, après une visite mi-mars à N’Djamena de l’ex-secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, selon lequel le Tchad reste dorénavant un « partenaire important » dans la lutte contre le djihadisme en Afrique.

Allié de l’Occident dans la lutte antiterroriste, le Tchad est membre de la force du G5 Sahel, de la force multinationale mixte  au lac Tchad et a envoyé un contingent de Casques bleus dans la force onusienne au Mali.

 

 

Nestor N'Gampoula

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