Sahara occidental: accord pour une deuxième table ronde en 2019

Samedi 8 Décembre 2018 - 13:29

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Les pourparlers de Genève entre le Maroc et le Front Polisario, sur le conflit qui les oppose, ont pris fin le 6 décembre avec un satisfecit général, marqué par un accord pour une autre rencontre l’an prochain. Les deux délégations ont chacune posé des conditions pour la réussite de celle-ci.

« Sur invitation de Horst Köhler, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, les délégations du Maroc, du Polisario, de l’Algérie et de la Mauritanie ont participé à une première table ronde les 5 et 6 décembre 2018 à Genève, dans le cadre de la résolution 2440 du Conseil de sécurité », souligne le communiqué.
D’après la même note lue par Horst Köhler, les délégations « ont fait état des récents développements, abordé les questions régionales et discuté des prochaines étapes dans le processus politique pour le Sahara ».
«Toutes les délégations ont reconnu que la coopération et l’intégration régionale, plutôt que la confrontation, étaient les meilleurs moyens de relever les nombreux et importants défis auxquels la région est confrontée », relève le texte, notant que « toutes les discussions se sont déroulées dans une atmosphère d’engagement sérieux, de franchise et de respect mutuel ».

Selon l’émissaire onusien, une solution au conflit du Sahara occidental constituerait une contribution importante pour améliorer les vies des peuples de la région, d’après les participants à la réunion. Le communiqué signé par la même source a également affirmé que les délégations se sont mises d’accord pour se retrouver au cours du premier trimestre 2019, pour une deuxième table ronde.

« Même si le Maroc estime que l’atmosphère sereine n’est pas suffisante pour la relance du processus onusien pour aboutir à une solution politique, pragmatique, réaliste et durable, Rabat reste très attaché au processus politique, quant à l’organisation d’une seconde table ronde, lors du premier trimestre 2019 », a soutenu l’envoyé personnel du Maroc.

Par ailleurs, le royaume chérifien espère que la deuxième table ronde connaîtra l’engagement de toutes les parties pour une discussion profonde sur la solution politique.
Rappelons que les acteurs qui se sont retrouvés pour deux jours à Genève ne se sont pas réunis depuis 2012 pour évoquer la question du Sahara occidental. Une zone dont le sort est resté figé depuis plusieurs années. Longtemps, le Sahara occidental a été une colonie espagnole. En 1975, un accord signé à Madrid met fin à cette colonisation et divise la région en deux. Le sud du Sahara occidental est cédé à la Mauritanie, qui y renoncera six ans plus tard, alors que le nord et le centre du territoire reviennent au Maroc. Un accord signé quelques jours après la grande « Marche verte » organisée par le roi Hassan II lorsque plus de trois cent cinquante mille Marocains s’étaient rendus sur le territoire. Depuis, c’est l’épreuve de force entre le royaume chérifien et le Front Polisario.
Le Front Polisario revendique l’indépendance. Il a même proclamé, en 1976, la République arabe sahraouie démocratique. En 1984, elle a été intégrée à l’Union africaine (autrefois OUA) et le Maroc décida de claquer la porte de l’institution. Le conflit armé entre les deux protagonistes s’éternise jusqu’en 1991 lors de l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu. Une mission de l’ONU est déployée dans le pays et chargée de l’organisation d’un référendum d’autodétermination.
Et depuis, ce référendum est le principal point de crispation entre Rabat et le Polisario. Plusieurs plans sont avancés par les différentes parties mais, à chaque fois, ils sont rejetés. En mars 2012, les dernières discussions ont lieu aux Etats-Unis (Manhasset). Une nouvelle impasse. Rabat plaide pour une large autonomie du territoire sous souveraineté marocaine alors que le Front Polisario estime que tout est négociable sauf son droit à l’autodétermination.
Depuis 2012, le dialogue a donc été interrompu mais, en coulisses, la situation du Sahara occidental n’a pas été totalement écartée.

Yvette Reine Nzaba

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