Chargeurs de bus: une aubaine pour des jeunes désœuvrés mais…

Jeudi 24 Janvier 2019 - 16:30

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Devenu un moyen de survie pour des jeunes gens sans emploi, le " métier" prend de plus en plus de l’ampleur dans la ville capitale.

Depuis quelques années, les arrêts de bus sont gérés par des jeunes gens qui s’occupent du chargement et du balayage moyennant une certaine somme d’argent qui varie selon les chargeurs. « Ce qui détruit notre travail, c’est cette différence de prix car, quand un bus est taxé plus cher ailleurs, c’est difficile pour lui de payer encore chez nous.  C’est la raison pour laquelle nous demandons à la mairie de réunir les chefs de parking pour que nous trouvions un prix fixe. Mais personnellement, je préfère que le chargement et le balayage soient fixés à 100 FCFA, ce qui fera 200 FCFA au total », a estimé le président du parking du marché Poto-Poto, le troisième arrondissement de Brazzaville.  

Ces jeunes servent de relais pour les receveurs (contrôleurs). Ils y passent toute la journée à crier pour faire venir les clients. Une manière pour eux de se rendre utiles et gagner leur vie, à défaut d’aller commettre des délits comme le vol, le banditisme et autres pour se procurer de l’argent, estiment certains d’entre eux. « Nous faisons ce travail pour avoir de quoi acheter de la nourriture, des habits et pour être en mesure de nourrir nos familles car, les temps sont durs », a déclaré le vice-président du parking du marché Poto-poto.

Certains chargeurs de bus travaillent en collaboration avec la mairie et les syndicats des transporteurs qui s’occupent des parkings auprès desquels ils payent les taxes. D’autres, par contre, sont des bénévoles. Cependant, ils sont souvent minimisés par les chauffeurs et les receveurs qui ne les traitent pas à leur juste valeur. « Souvent, les receveurs nous refusent de l’argent. Après avoir chargé le bus, ils nous chassent. Ce qui n’est pas bien », a-t-il poursuivi

Au début, ce phénomène n’existait que dans les grands arrêts de bus comme le marché Total, Mbaka, marché Moungali. Mais de nos jours, il devient fréquent même dans les petits arrêts.  Chemin faisant, c’est devenu une affaire bien organisée à la tête de laquelle il y a un bureau constitué d’un président, d’un vice-président, d’un secrétaire général ainsi que d’autres membres. « Quand le pays va bien, le travail aussi porte ses fruits. Nous demandons juste aux autorités compétentes de nous aider et de nous accompagner dans ce que nous faisons », a conclu le vice- président.

Outre le volet organisationnel et les avantages que cela peut générer, ce phénomène constitue un véritable manque à gagner pour les autorités municipales. En effet, la destination des sommes collectées à longueur de journée reste inconnue. En plus, ce phénomène est aussi à l'origine de l'insécurité dans certains arrêts et quartiers où de véritables bandits de grand chemin s’illustrent avec l’appui de certains commissaires de police.  Ils n'hésitent pas à menacer contrôleurs de bus et usagers auxquels ils imposent des itinéraires.

Parfait Wilfried Douniama et Rieltony Louboko (stagiaire)

Légendes et crédits photo : 

Des chargeurs et contrôleurs de bus au marché Poto-Poto /Adiac

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