Littérature : à la découverte des plus grands romans de la littérature afro-américaine (2)

Jeudi 14 Février 2019 - 21:20

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James Baldwin, Maya Angelou, Toni Morrison et bien d’autres font partie des Afro-Américains qui comptent parmi les plus grands auteurs de la littérature américaine. Parfois méconnus, leurs romans ouvrent une fenêtre sur l’histoire de la communauté noire.

Le mois de février étant depuis 1976 consacré à la célébration de l’histoire des Noirs, nous continuons à faire un zoom sur quelques-uns des plus grands romans qui nous relatent les épisodes marquants de cette histoire. Cette semaine, deux romans éblouissants d’écrivains afro-américains ont retenu notre attention qu’il est nécessaire de les lire pour comprendre la tumultueuse histoire de l’Amérique avec ses communautés.

"Si Beale street pouvait parler" de James Baldwin

Ce livre qualifié de chef-d’œuvre par de nombreux critiques retrace l’histoire de deux amoureux qu’une bavure policière va séparer. Un texte romantique qui raconte la société américaine avec une douleur lancinante.  Si Beale Street pouvait parler, elle raconterait à peu près ceci : Tish, 19 ans, est amoureuse de Fonny, un jeune sculpteur noir. Elle est enceinte et ils sont bien décidés à se marier. Mais Fonny, accusé d'avoir violé une jeune Porto-Ricaine, est jeté en prison. Les deux familles se mettent alors en campagne, à la recherche de preuves qui le disculperont. Pendant ce temps, Tish et Fonny ne peuvent qu’attendre, portés par leur amour, un amour qui transcende le désespoir, la colère et la haine. Ce roman charmant, malgré sa violence pas toujours contenue, a le goût doux-amer des blues tant aimés de James Baldwin qui se montre ici égal à son prodigieux talent.

Né à Harlem en 1923, mort à Saint-Paul-de-Vence en 1986, James Baldwin a laissé une œuvre considérable de romancier mais aussi de grand polémiste. A la sortie de son livre en 1974, l’auteur affirmait : « tous les Noirs nés en Amérique sont nés à Beale Street » . En 2019, un bref état des lieux du racisme institutionnel qui perdure, aux États-Unis comme ailleurs, hélas n’en dément rien. Ne manquez pas de voir après l’avoir lu, la superbe adaptation cinématographique qu’a réalisée Barry Jenkins de ce chef d’œuvre de la littérature Afro-américaine.

"Je sais pourquoi l’oiseau chante en cage " de Maya Angelou

Le roman est une œuvre majeure de la littérature américaine, un précieux témoignage qui explore les thèmes de l’identité, du racisme, de la résilience et de l’apprentissage du langage ainsi que de la littérature. Écrit en 1969, le premier volume des mémoires de Maya Angelou, de son vrai nom Marguerite Johnson, raconte l’enfance d’une femme exceptionnelle, devenue une figure emblématique des États-Unis.

Dans ce récit autobiographique, précieux témoignage, considéré aujourd’hui comme un classique de la littérature américaine, elle raconte et met en scène son parcours, sa petite enfance jusqu’à l’âge de 17 ans.

A l’âge de 3 ans, avec son frère Bailey, elle quitte ses parents et la Californie, pour rejoindre sa grand-mère dite « Momma », une femme forte du sud, dans ce milieu conservateur et raciste, respectée de tous, sévère mais juste, qui gère un magasin général de marchandises avec l’oncle Billy. Le roman de Maya Angelou est un livre objectif, l’écriture est fluide, lucide, sincère, fine et pertinente, être une jeune femme noire au début des années trente dans le sud des Etats-Unis est tout sauf facile. C’est un magnifique témoignage, le début du parcours hors du commun, celui d’un écrivain et d’une militante, dénué de toute complaisance, lumineux, digne, maîtrisé, qui explore les thèmes de l’identité, du racisme anti-noir, de la résilience, de l’apprentissage du langage et de la littérature.

 

 

Boris Kharl Ebaka

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