Soudan : Omar el-Béchir cède la présidence du parti à Ahmed Haroun

Samedi 2 Mars 2019 - 12:45

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Confronté depuis plus de deux mois à une contestation populaire, le chef de l’Etat soudanais a remis temporairement au nouvel adjoint la direction de sa formation politique.

« Le président Omar el-Béchir a transmis son mandat de chef du parti à Ahmed Haroun », nommé comme adjoint à la tête du Parti du congrès national(PCN), a indiqué le 1er mars cette formation dans un communiqué.

Il « agira comme le chef par intérim du PCN jusqu’à la prochaine réunion générale du parti, lors de laquelle un nouveau président sera élu », a précisé le communiqué, sans donner de date.

Selon la charte du Parti du congrès national qui possède une majorité écrasante de sièges au parlement, le chef  devient automatiquement son candidat pour l’élection présidentielle. Le prochain scrutin présidentiel est prévu en 2020.

Jusqu’à présent, seul Omar el-Béchir avait été à la tête du PCN, formé quelques années après son coup de force de1989.

Ahmed Haroun est visé par un mandat d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité de la Cour pénale internationale (CPI) pour son rôle présumé dans le conflit au Darfour, une région de l’ouest du Soudan meurtrie par les violences. Omar el-Béchir Béchir est lui aussi visé par un mandat d’arrêt de la CPI, accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour, mais aussi de génocide.

Depuis le 19 décembre 2018, les manifestations antigouvernementales secouent le Soudan. Selon un bilan officiel, trente-et-une personnes ont été tuées depuis le début des manifestations. Human rights watch évoque le chiffre de cinquante-et-un morts.

Plusieurs personnes ont été arrêtées lors de nouvelles protestations à Khartoum, la capitale, malgré l’état d’urgence décrété le 22 février par le président soudanais.

Yvette Reine Nzaba

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