Vie des institutions : le FCC s’offre la majorité des assemblées provinciales

Sur les vingt-quatre provinces dans lesquelles les élections ont pu être organisées, le Front commun pour le Congo (FCC) a obtenu le contrôle de vingt assemblées provinciales, quatre seulement échappant au contrôle de la « Kabilie ». Il s’agit de celle du Kasaï oriental qui a vu l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) prendre les commandes avec l’élection d’Yves Muamba Kadima; du Kasaï central avec l’élection de l’ancien sénateur Aimé-Patrice Sesanga de la plate-forme "katumbiste" Ensemble pour le changement; du Kongo central qui a fait confiance à l'Alliance des bâtisseurs du Kongo, à travers la personne du Dr Anatole Matusila, membre de la coalition Lamuka; enfin, de la Mongala qui a élu à sa tête Floribert Nzienge Gala du Mouvement de libération du Congo (MLC) .

Ces quatre assemblées locales mises à part, toutes les autres sont sous la coupe du FCC. Au Sud-Ubangi, par exemple, le député provincial John Degbalase du regroupement AFDC et Alliés, membre du FCC, a été élu président de l'assemblée provinciale. Dans le Haut-Katanga, un des fiefs de l’ancien gouverneur Moïse Katumbi, le coordonnateur d’Ensemble, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, a été battu par le FCC Freddy Kashoba. Au Kasaï, Alois Mushitu Ngenge du PPRD a été élu président avec cette particularité que tous les cinq postes du bureau définitif reviennent au FCC. À l’Équateur, le député provincial du PPRD, Claude Buka, a été élu président de l’assemblée provinciale. On peut à loisir étendre la liste pour se convaincre de la mainmise du FCC sur les assemblées régionales.

La coalition FCC-Cach déjà en marche ?

Dans la ville-province de Kinshasa, d’aucuns ont été surpris par le retrait de Peter Kazadi, le candidat de l'UDPS, à quelques heures du vote. Ce qui a ouvert grandement la voie à l’élection du FCC Godefroid Mpoyi. Un retrait qui, selon certaines indiscrétions, relèverait d’une stratégie de la coalition FCC-Cach pour permettre à l’UDPS, le parti de l’actuel président de la République, de prendre le poste de gouverneur de Kinshasa négocié en échange.

Une chose est sûre, c’est que la famille politique du président sortant, Joseph Kabila, sort ragaillardie de ces joutes électorales, elle qui a déjà la majorité à la chambre basse du parlement. En contrôlant la plupart des assemblées locales, le FCC peut aussi espérer mieux aux prochaines sénatoriales, ce qui lui offrirait des munitions supplémentaires pour un contrôle effectif de l’appareil étatique du pays. À tout prendre, le premier défi des députés provinciaux sera celui du développement économique et social de leurs entités. Tout comme les ministres provinciaux qui vont venir, ils devront avoir à cœur  le développement économique et social de leurs contrées respectives et, partant, celui de l’ensemble du pays.