Grâce présidentielle : libération imminente des détenus politiques et d’opinion

Mardi 12 Mars 2019 - 15:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le Comité national de suivi de l'accord (CNSA) de la Saint Sylvestre fait savoir qu'il a déjà transmis la liste actualisée des prisonniers politiques au président Félix Tshisekedi, en vue de leur libération prochaine.

-Après avoir annoncé avec pompe la libération endéans dix jours des prisonniers politiques lors de la présentation, le 2 mars, de son programme d’urgence pour ses cent premiers jours, Félix Tshisekedi s’est mis sous pression.

Le délai de dix jours francs qu’il s’est accordé pour résoudre cette épineuse question s’étant expiré depuis le 11 mars, tous les regards sont à présent rivés sur la présidence de la République d’où sont attendus des signaux clairs. Visiblement, les lignes tardent encore à bouger, quand bien même il y a eu une avancée significative à la lumière de l’audience que Félix-Antoine Tshisekedi a accordée, le 11 mars, au président du CNSA, Joseph Olenghankoy.       

L’occasion était belle pour les deux personnalités d’évaluer l’application des mesures de décrispation politique telles qu'elles ont été consignées dans l’accord de la Saint-Sylvestre avec, comme point d’orgue, la libération des prisonniers politiques. À ce sujet, le rapporteur du CNSA, Valentin Vangi, a indiqué dans une récente intervention médiatique que la liste harmonisée des prisonniers devant recouvrer la liberté se trouverait déjà sur la table du magistrat suprême du pays.

Une procédure jugée complexe

Sur cette liste, les prisonniers ont été classés par trois catégories. On retrouve des prisonniers repris sur l’Accord de la Saint- Sylvestre de décembre 2016, non encore libérés; des prisonniers faisant l’objet des poursuites judiciaires mais aussi les amnistiés de 2014 qui continuent de croupir en prison.

Au sortir de l'audience, le président du CNSA a mis en relief la compléxité de la procédure tout en invitant à la patience: "Quand on parle de libérer, il y a les faits administratifs et les faits décisionnels. Par exemple, pour le dossier qui demande la sanction du chef de l’État, la procédure doit être vidée; celui qui demande l’intervention du ministre de la Justice, les greffiers, les procureurs, chacun dans sa compétence doit l'apprêter”, a-t-il expliqué. Et d'ajouter qu'il s'agit d’un processus qui entre dans le cadre des prérogatives aussi bien du chef de l’État que du ministre de la Justice. S’agissant des exilés, Joseph Olengankoy estime qu’il y a plusieurs paramètres à prendre en compte, notamment celui d’ordre sécuritaire avant leur retour au pays.

Alors qu’expire le délai de dix jours que s’est imposé le chef de l’État, force est de constater que les prisonniers dits emblématiques dont l’opinion attend la libération sont toujours maintenus en détention. C’est notamment le cas de Franck Diongo, Diomi Ndongala, Me Firmin Yangambi, pour ne citer que ceux-là. Leur libération attendue sera sans doute un grand coup de pub pour Félix Tshisekedi qui, plus que jamais, doit donner un signal fort de son affranchissement et de son niveau d’autonomie par rapport au regroupement politique du président sortant. Autrement, une certaine opinion continuera toujours à le considérer comme un pantin livré à la merci de la « Kabilie » qui lui dictetait le tempo.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Félix Tshisekedi échangeant avec Joseph Olenghankoy, le président du CNSA

Notification: 

Non