Portrait : quand la connaissance se mêle à la passion, Ifrikia Kengué n’est pas très loin !

Jeudi 14 Mars 2019 - 21:15

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Son audace et sa dose d’anticonformisme peut parfois heurter les cœurs sensibles. Peu importe, la journaliste au franc parler est redoutable quand il s’agit de défendre ses idées. Elle l’a une fois de plus démontré lors de la formation sur le journalisme 2.0 qu’elle a animée, le 7 mars, à la représentation de l’Union européenne à Brazzaville, devant une quarantaine de participants de divers profils.

Un caractère bien trempé, un discours parfois radical et un sourire angélique, Ifrikia fait partie de ces femmes qui ne se laissent pas piétiner. « Les circonstances de la vie forgent forcement et vous booste à devenir meilleur », avoue-t-elle. Du pep et de l’énergie à revendre, la journaliste, haute comme trois pommes, connaît son travail du bout des doigts car avant d’être un labeur, c’est avant tout une passion pour cette amoureuse des nouvelles technologies.

Passion qui la met sur la route de David Cadasse, ancien rédacteur en chef d’Afrik.com (un des premiers médias en ligne sur l’Afrique) lors du Festival panafricain de musique en 2004. Il devient son ami et son mentor. Très à cheval sur les règles élémentaires du journalisme et méticuleux dans le travail, David lui transmet cette envie de se surpasser. Aussi, après déception et frustration, son opiniâtreté finit par payer. Elle récolte les premiers fruits de son travail à l’international via Brune Magazine et une année après chez jeuneafrique.com. Tout de suite, ses papiers font mouche par la subtilité et la véracité de ses écrits. Parfois saluée, parfois critiquée, mais jamais sa plume a fait des concessions.  

Mais son besoin de liberté éditoriale la réunit de nouveau avec David son mentor et ils lancent tous les deux, en 2014, ifriamag.com à partir de Brazzaville. La cherté de la connexion, le désintéressement des journalistes 2.0, en sus de la situation socio politique qui s’était dégradée, la jeune journaliste décide d’aller voir ailleurs. Après un bref séjour à Abidjan, c’est au Burkina Faso qu’elle dépose ses valises. Si elle reconnaît une vraie explosion des médias en ligne, le journalisme 2.0 en Afrique peine à s’inventer, dit-elle, puisque les journalistes ont encore du mal à appréhender « l’écriture web qui intègre plusieurs outils, dont les besoins des consommateurs », a éclairci Ifrikia tout de même confiante pour l’avenir.

De journaliste à chargée de communication, parfois consultante de grandes activités culturelles, son objectif est de partager le plus de contenu, non pas pour avoir le plus de « like » possible, mais plutôt pour informer et conscientiser. Ce qui fait qu’elle dispose peu de temps pour souffler mais se sent vivre ainsi.

C’est au Congo Brazzaville qu’elle voit le jour, il y a une trentaine d’années. Sa passion pour le journalisme lui a été transmise par son père (journaliste de presse écrite à l’époque du journal Mweti) et de ses nombreux contacts avec les hommes de la presse. C’est presque naturellement qu’elle s’est inscrite en Sciences et techniques de la communication, à l'Université Marien-Ngouabi. Une fois sa licence en poche, elle intègre tout de suite la Semaine Africaine où elle y avait déjà passé un stage.

Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Ifrikia Kengué

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