Assemblée nationale : le Cpral exige l’invalidation de tous les députés de l'Alliance pour l'avenir

Lundi 18 Mars 2019 - 16:05

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Dans une lettre adressée début février au président du bureau provisoire de la chambre basse du parlement, la plate-forme dénonce la fraude dont se serait rendue coupable l'Aliance pour l'avenir, en alignant « frauduleusement et à tort », dans sa composition, le parti dénommé Alliance des paysans indépendants (API), qui est légalement son membre.

 

 

 

 

 

 

 

 « Il s’agit d’une situation avérée de faux en écriture et usage de faux ; preuve à l’appui, les aveux circonstanciels sur procès-verbal au ministère de l’Intérieur lors de la confrontation de sieur Hoyons Gaby avouant son forfait face au vice-président de l’API en la personne de Grégoire Tshifwaka », a souligné le Collectif progressiste radical et alliés (Cpral), notant que pour exister, l'Alliance pour l'avenir aurait fait passer l'API pour son membre sans que ce parti n'ait adhéré à ce regroupement.

Le Cpral tient à rentrer dans ses droits. Aussi a-t-il porté cette affaire devant la justice. Il juge « inadmissible que des personnes se prévalant d’être des cadres de l’ancienne majorité procèdent à la confiscation des partis politiques d’autrui, de l’opposition même, au moyen de faux en écriture et usage des faux jusqu’à falsifier le Journal officiel de la République ».

Mais, avant de saisir la justice, l’API et son regroupement politique, le Cpral, avaient écrit au ministre de l’Intérieur, auprès de qui ils ont dénoncé les « manœuvres frauduleuses au niveau du secrétariat chargé des partis politiques et vente illicite des partis politiques ». Dans une correspondance du 1er février dernier, l’API a, en effet, rappelé sa lettre du 28 juillet 2018 sur ce même sujet et accusé l’ex-ministre des Affaires foncières, Joseph Kokonyangi, de se prévaloir des titres et qualités au nom de l’API, alors qu’il n’en a jamais été membre. « En dépit des promesses de rétablir notre parti API dans ses droits, nous nous sommes trouvés carrément exclus des élections sans que quoique ce soit ne nous soit notifié… », a écrit l’API, qui  attend des correctifs nécessaires et réparation de lourds préjudices qu’il a subis avec la complicité active et passive du ministère de l'Intérieur.

Dans une autre lettre du 16 mai 2018, ce parti s’était refusé d’être compté parmi les membres de l’Alliance pour l'avenir. « API n’est pas du tout membre de ce regroupement Alliance pour l’avenir du Congo. Nous dénonçons catégoriquement cette situation que monsieur le chef de division unique aurait bien pu nous éviter car, parfaitement au courant de la situation d’API… », a écrit cette formation politique, qui se dit le parti phare du Cpral.

La Centrale électorale prévenue

Déjà, dans la lettre du 7 avril 2017 adressée au président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et celle du 16 mai au ministre de l’Intérieur ainsi qu’au député national, Pius Mwabilu, autorité morale de l’Alliance pour l'avenir du Congo, se référant au site internet de la centrale électorale, l’API avait dénoncé une erreur matérielle dans l’identification de ses dirigeants. Il soulignait que c’est Gérard Bakashika Ngoyi qui était, depuis 2006, son président, alors que son siège social était situé au numéro 37 de l’avenue Rwakadingi, dans la commune de Barumbu. Cette formation politique a également affirmé que le chef de division chargé des partis politiques au ministère de l’Intérieur avait reconnu cette erreur matérielle avec promesse des corrections qui étaient, à l’époque, en cours. « Il sied de noter que sieur Hoyons Kilonda Gaby n’a jamais été, en aucune façon, membre de l’API où nul ne le connait », a précisé l’API. Cette formation a affirmé que dans les différentes confrontations devant les services du ministère de l’Intérieur et l’enquête initiée par ses services, ce dernier aurait reconnu avoir acheté ce parti mais sans jamais indiquer le vendeur.

Pour rentrer dans leurs droits et éviter ainsi de fausser le jeu démocratique, l’API et le regroupement politique auquel il appartient, le Cpral, voudraient que la justice dise le bon droit. En attendant, ils recommandent au président du bureau provisoire de l’Assemblée nationale l’invalidation des mandats de tous les députés Alliance pour l'avenir du Congo qui ne peuvent pas bénéficier de cette fraude dont leur parti ainsi que leur plate-forme politique sont auteurs.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Une plénière de l'Assemblée nationale / tiers

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