Livre : "El Manisero, une culture vivante" fait sa sortie publique

Samedi 23 Mars 2019 - 11:14

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Paru aux éditions Doxa, l'ouvrage de Dieudonné Tshimanga met en exergue l’originalité de sa démarche et l’intérêt identitaire de son projet. Il a été récemment présenté et dédicacé au public, à la librairie Les Manguiers des Dépêches de Brazzaville, avec la participation de Clotaire Kimbolo. 

Préfacé par Mukala Kadima-Nzuji, "El Manisero, une culture vivante", s’ordonne en quatre séquences précédées d’une introduction, elle-même agrémentée d’une épigraphe. Il s’agit de Arachides : objet de rencontre ; Arachides : objet d’attraction ; Arachides : objet de tous les désirs ; Les arachides : un attrape-nigaud.

Dans cet ouvrage, comme l’indique la quatrième de couverture, l’auteur offre une synthèse idéale qui immunise le regard contre la faillite de la création artistique de cette époque. La critique de la chanson "El Manisero" est un travail de recherche de bonne facture qui documente, explique et idéalise une démarche qui était déjà en soi une couture de sens dans ces rythmes passionnés.

Présentant le chef-d’œuvre de Dieudonné Tshimanga, le Pr Patient Bokiba a indiqué que l’intérêt du texte liminaire porte sur la démarche adoptée par l’auteur, à savoir une approche comparatiste qui, en théorie littéraire, a pour fondement l’étude conjointe ou contrastive des littératures des différentes aires linguistiques, mais aussi des différents médias et des différents types d’arts, les questions de la traduction et de la réception ou encore celles des différents discours idéologiques. Cette démarche est inspirée de la notion de « littérature universelle » préconisée par Johann Wolfgang von Goethe, romancier, dramaturge, poète et théoricien de l’art allemand et que l’on trouve déjà en germe dans l’esthétique classique de l’imitation des anciens à travers la revisitation des mythes grecs ou latins qui irriguent l’histoire de la littérature européenne.

"El Manisero", une reprise intelligente des chansons par les artistes congolais

Répondant aux questions que lui ont été posées, l'auteur a indiqué qu’avant d’arriver à l’ouvrage, il a été lui-même influencé par la musique afro-cubaine, surtout par l'adaptation qui a été faite de "El Manisero" par deux artistes congolais. La fascination, a-t-il expliqué, est venue du fait qu’ils n’ont pas fait une interprétation plate de cette chanson mais ont en quelque sorte travaillé le texte, c’est-à-dire que chacun a revisité cette chanson à partir d’un certain point de vue. Même si le thème est resté le même (les arachides), que ça soit Clotaire Kimbolo ou Sébas Enemen, les deux ont pris un point de vue totalement différent, ce qui redonne à la chanson une certaine nouveauté, bien que la rythmique soit restée la même.

« C’est aussi une très bonne chose après une certaine année de carrière, de pouvoir montrer que les artistes musiciens ont de la matière. Ils ne sont pas que des gens qui alignent le son et que les gens se mettent à se déhancher, mais il y a également au-delà de la musique, de la rythmique, une certaine réflexion. C’est ce que j’ai voulu montrer à travers ces trois textes de "El Manisero" , notamment le texte original en espagnol du Cubain Moises Simmons, "Pesa munu nguba" » en kituba de Sébas Enemen et "Ntonkama 60"  en lari de Clotaire Kimbolo dit Kim Douley. Voilà une reprise intelligente des chansons de nos artistes », a expliqué l’auteur, Dieudonné Tshimanga.  

« Entendre l’ambassadeur de Cuba (qui était là tout à l’heure), il y a également l’influence dans l’autre sens aussi. La musique afro-cubaine n’a pas seulement influencé la musique africaine comme on peut le dire, mais également un retour, parce qu’une certaine attitude africaine a également pris ses racines à Cuba. C’est ça montrer tout l’intérêt qu’il y a dans l’interculturalité d’un mouvement osmotique qui va dans un sens comme dans un autre », a ajouté l'auteur. 

Traducteur interprète, spécialiste de littératures et civilisations africaines, romancier, auteur de "Quart de vie", Dieudonné Tshimanga est depuis quelques années fonctionnaire dans une institution internationale basée à Brazzaville. 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Dieudonné Tshimanga entouré du Pr Patient Bokiba et de l'artiste musicien Clotaire Kimbolo Photo 2 : La couverture du livre "El Manisero"

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