Processus électoral : Jean-Claude Katende prône la réforme majeure de la Céni

Mercredi 27 Mars 2019 - 16:30

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Le juriste, défenseur des droits de l’homme et penseur libre, motive son exhortation par des divisions que les élections du 30 décembre 2018 ont créées entre les Congolais.

L'objectif, pour le président national de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), est d'appeler les Congolais à commencer à réfléchir à ce qu’ils devront faire pour que les élections soient un moment de paix et de renforcement de la cohésion nationale. « La poursuite du processus électoral en cours ne nous interdit pas de penser à l’avenir », a-t-il indiqué, dans une de ses pages de réflexion du 27 mars.

Jean-Claude Katende pense que  pour éviter à la Répaublique démocratique du Congo (RDC° de revivre « le chaos politique, social et électoral créé par les élections de décembre 2018 », il est nécessaire de réformer la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et la loi électorale. La plus grande réforme, estime-t-il, devra porter sur la composition du bureau de cette institution qui ne devra plus avoir des acteurs politiques en son sein.

Notant qu’actuellement ce bureau est composé d’un président issu de la société civile ; d’un vice-président proposé par la majorité présidentielle (MP) ; d’un rapporteur représentant l’opposition ; d’un rapporteur adjoint  et d’un questeur  choisis par la MP; et d’un questeur adjoint issu de l’opposition, Jean-Claude Katende se convainc qu’avec une telle composition, il est difficile que la Céni ne soit politisée au profit de la MP. « La situation que nous avons vécue où toutes les décisions prises par la Céni, bonnes ou mauvaises, étaient soutenues par la MP, trouve sa raison d’être notamment dans cette composition partisane du bureau de cette institution », a-t-il fait constater, soulignant que tous les acteurs politiques, membres du bureau de la Centrale électorale, étaient restés attachés à leurs partis politiques. Ils prenaient part, a-t-il affirmé, aux réunions de la Céni et à celles réunions de leurs partis politiques, surtout ceux issus de la MP.

Dans le contexte ainsi décrit, selon lui, il était difficile aux membres du bureau de la Céni de prendre des décisions en toute indépendance. « Avec cette composition, il n’était pas surprenant que la Céni soit une caisse de résonnance de la MP et que celle-ci soutienne la Centrale électorale dans le bien comme dans le mal », a-t-il admis.

Des personnes indépendantes à la tête de la Céni

C'est ainsi que Jean-Claude Katende propose que le bureau de la Céni soit composé des personnes indépendantes, qui seront recrutées sur appel d’offres, par un cabinet congolais spécialisé en la matière. Pour lui, il est à exclure toutes les personnes qui ont travaillé avec les acteurs politiques (présidence de la République, parlement, aouvernement, assemblées provinciales, partis politiques, plates-formes politiques…) à quelque titre que ce soit.

« Si nous voulons sauver les élections de 2023, il est important de dépolitiser la Céni. Les acteurs politiques devront se consacrer, avant, pendant et après les élections, à la mise en œuvre des dispositions de l’article 6, alinéa 3 », a avisé le président de l’Asadho, en appelant le peuple congolais à veiller à ce que la Céni ne soit plus contrôlée par les acteurs politiques.

Ces dispositions de la loi stipulent, a-t-il souligné, que « les partis politiques concourent à l’expression du suffrage, au renforcement de la conscience nationale et à l’éducation civique… ». Un travail que les partis politiques n’ont pas beaucoup fait ces dernières années, a-t-il déploré.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo/ Jean-Claude Katende

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