Ebola : le personnel soignant de Butembo menace d'arrêter le travail

Mercredi 24 Avril 2019 - 19:23

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Les agents de santé protestent contre la recrudescence de l’insécurité dans la ville. 

Depuis le 23 avril, le personnel soignant du centre de santé de traitement d’Ebola à Butembo menace de débrayer pour dénoncer l’insécurité. En blouse blanche, tenant des affiches, ils manifestent leur mécontentement et demandent l'arrêt de "la violence et des menaces contre les agents de santé" . Sur d'autres affiches, il est indiqué: "Ebola existe. Nous disons non à la violence et oui à la collaboration avec l'équipe de riposte" anti-Ebola ». Plus d’une dizaine de manifestants, entre autres, médecins et infirmiers ont fait face, le 24 avril, contre l'insécurité à Butembo, épicentre de l'épidémie d'Ebola dans l'est de la République démocratique du Congo où un docteur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a été tué vendredi dernier, a constaté un correspondant de l'AFP. "La marche a été organisée par l'Ordre des médecins et des infirmiers. Dans le mémo, nous demandons à ce que l'on puisse assurer la sécurité des personnels soignants", a déclaré à l'AFP un des participants. Un mémorandum a été déposé à la mairie de Butembo, dans la province du Nord-Kivu, par les manifestants.

Il a été également demandé l'arrestation des auteurs du meurtre du médecin camerounais, un épidémiologiste déployé par l'OMS qui a été tué par des assaillants armés alors qu'il était en réunion de travail avec son équipe anti-Ebola, à l'hôpital universitaire de Butembo. "On demande que tous les personnels soignants aient une prime de risque", a ajouté le Dr Kalima. Déclarée le 1er août dans la province du Nord-Kivu (est), l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola a tué huit cent quatre-vingts personnes, selon le dernier pointage du ministère de la Santé en date du 23 avril. Il s'agit de la deuxième épidémie la plus grave dans l'histoire de la maladie après celle qui a tué plus de onze mille personnes en Afrique de l'ouest, en 2014.

Partie de la localité rurale de Mangina, l'épidémie a ensuite gagné Beni puis Butembo-Katwa. Dans ces deux localités voisines, l'attaque contre les centres de traitement, à trois jours d'intervalle, fin février-début mars, a entraîné une hausse des cas avérés et des décès. A la suite de ces attaques, l'ONG Médecins sans frontières a annoncé qu'elle suspendait ses activités dans les centres de traitement de Butembo et Katwa. Sous la direction du ministère de la Santé, la "riposte" est principalement assurée par l'OMS et le Fonds des nations unies pour l'enfance ainsi que d'autres ONG comme Alima. La "riposte" est compliquée par la présence de groupes armés dans la région.

Mélanie Batata (stagiaire)

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