17e sommet du Comesa : les choses serieuses commençent ce mercredi

Mardi 25 Février 2014 - 16:48

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Dans les milieux concernés, on reste convaincu que l’intégration de la RDC dans le Comesa va booster le développement économique de la région de l’Afrique australe et participer plus efficacement à la création d’emplois ainsi qu'à la lutte contre la pauvreté.

Le 17e sommet des chefs d’État du Marché commun de l’Afrique australe et orientale (Comesa) s’ouvre ce 26 février à Kinshasa. Déjà la veille, la ville capitale a connu une effervescence particulière sur les différentes artères où ont été déployés les éléments de la police. La sécurité était donc de mise sur les grands axes routiers où étaient censées passer les délégations des États membres. La ville s’est mise dans sa plus belle robe pour accueillir les hôtes de marque qui se sont relayés à l’aéroport international de Ndjili. L’évènement est de taille d’autant plus qu’une belle brochette des chefs d’État de la région de l’Afrique australe sont attendus à Kinshasa. Une preuve supplémentaire sans doute qui atteste du côté désormais fréquentable de la RDC qui renoue avec les grands sommets régionaux. Pour maints analystes, ce sommet de Comesa va booster l’image de la RDC qui est appelée à jouer un rôle moteur dans cette organisation régionale.  

Qu’attendre du sommet ? Les attentes sont multiples et touchent essentiellement à la paix et à la sécurité en faveur des États membres. Ces derniers sont, en effet, conviés à s’engager pour une paix durable pour faciliter le développement à travers le commerce régional. Car il est aujourd’hui certifié que les conflits récurrents dans la région entraînent son sous-développement et bloquent son décollage économique. Pour la RDC qui s’emploie à sortir des sempiternels conflits auxquels elle est confrontée tant en interne qu’en externe, l’on ose croire que les recommandations qui découleront de ces assises vont l’aider à y mettre définitivement fin pour mieux se consacrer à l’œuvre de sa reconstruction à travers un développement durable. Il, est clair que les États participants au sommet de Kinshasa vont encore une fois s’engager pour une paix durable devant faciliter le développement à travers le commerce.

Il sera question au cours de sommet, comme l’a évoqué un expert mauricien, d’élargir l’espace économique pour les petites et moyennes entreprises, d’accorder plus de facilités aux entrepreneurs, de résoudre des problèmes techniques pour donner un nouveau démarrage à l’investissement. Là-dessus, la RDC qui a plus que jamais besoin de nouveaux investissements, a intérêt à attirer vers elle les opérateurs économiques du Comesa en leur faisant entrevoir les opportunités d’investissements qu’offre le pays dans divers secteurs, notamment dans les mines, le bois, l’agriculture et l’élevage, les infrastructures routières, sociales et touristiques, etc. À cela, il faudrait y ajouter la transformation des produits agricoles, l’industrie manufacturière, la production de l’énergie avec la construction des centrales hydro-électriques, les énergies renouvelables avec les panneaux solaires, l’assainissement de l’eau et le secteur de nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les opérateurs du Comesa tireront une meilleure partie en nouant des relations avec leurs partenaires de la RDC et l’État congolais via la création des joint-ventures mutuellement avantageuses. Projet intégrateur, le grand Inga en quête de financement pourra peut-être trouver une solution à travers la participation de tous les États membres Comesa.   

Mieux vendre le sommet

Dans les milieux concernés, on reste convaincu que l’intégration de la RDC dans le Comesa va booster le développement économique de la région de l’Afrique australe et participer plus efficacement à la création d’emplois et la lutte contre la pauvreté. D’où la promulgation attendue des lois pouvant favoriser la libre circulation des biens et des personnes entre les États membres et le développement des échanges commerciaux. Dans cette optique, il est évident que les opérateurs économiques des provinces de l’est du pays, frontalières des pays membres du Comesa, vont bénéficier de certains avantages douaniers qu’offre la région du fait d’un tarif extérieur commun appliqué à tous les États membres. Et naturellement le coût de dédouanement des marchandises importées à travers cette région-là va baisser avec pour effet d’entraînement, la baisse du prix de vente aux consommateurs.

La RDC pourra, par ailleurs, bénéficier d’un certain nombre d’infrastructures grâce à son adhésion au Comesa. Il nous revient à ce propos qu’un fonds destiné à la mise en commun des infrastructures notamment de communication au niveau des pays membres sera débloqué. À tout point de vue, l’adhésion de la RDC à cette zone de libre-échange économique présente beaucoup d’avantages pour l’économie congolaise lorsqu’on connaît l’attentisme des partenaires traditionnels que sont les institutions de Brettons Woods à accompagner les efforts de développement de la RDC. Enfin, les enjeux du sommet sont encore loin d’être décryptés par l’homme de la rue qui ne cerne pas très bien les contours dudit sommet et surtout des dividendes qu’il peut en tirer. Ce qui prouve que la communication autour du sommet n’a pas été faite de manière plausible pour mieux le vendre aux yeux de l’opinion.    

Alain Diasso