Affaire Chebeya : le verdict en appel fixé au 17 septembre

Mardi 1 Septembre 2015 - 18:45

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Les avocats de la partie civile réclament pour les épouses Chebeya et Bazana des dommages et intérêts évalués pour chacune d’elles à trente millions de dollars.

Lentement mais surement, l’on s’achemine vers le dénouement du procès Chebeya entamé depuis 2012 mais qui n’a pas encore dévoilé tous ses secrets. Le 17 septembre, chacun des prévenus connaîtra son sort, car le tribunal entend prononcer son verdict en appel à cette échéance. C’est ce qu’a annoncé lundi le président de la haute Cour militaire au cours d’une audience qui aura été riche en émotion. Prenant l’affaire en délibéré pour l’arrêt attendu dans près de deux semaines, les juges sont censés trancher en toute équité, en dehors de toute pression, de sorte à rétablir les familles des victimes, en l’occurrence Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, dans leurs droits. « Que justice soit faite », n’arrête-t-on de susurrer parmi les membres de la partie civile qui tiennent à la réparation des préjudices subis. C’est sans surprise que leurs avocats, par la bouche de Me Régine Sesepe, ont réclamé pour les épouses Chebeya et Bazana des dommages et intérêts évalués pour chacune d’elles à trente millions de dollars.

Intervenant au terme des plaidoiries notamment de la défense qui soutenait que Floribert Chebeya était décédé de mort naturelle, le ministère public resté constant par rapport à ses convictions a une nouvelle fois requis la condamnation à perpétuité pour les cinq auteurs présumés de l'assassinat de Floribert Chebeya. Une requête qui rejoint la position des parties civiles qui optent pour la prison à perpétuité au motif que les prévenus n’ont pas tout dévoilé au cours de ce procès. Une peine de mort à leur encontre pourrait annihiler tous les efforts visant l’éclatement de la vérité, indique-t-on. « Chebeya a bel et bien été assassiné à l'inspection générale de la police par torsion du coup », a martelé le ministère public incriminant les principaux accusés.

Pour les avocats de la partie civile, le procès tend à laisser de nombreux congolais sur leur soif car beaucoup des choses n’ont pas été dites. « Ce procès n’est pas terminé parce qu’il y a des devoirs et des arriérés d’instruction qui n’ont pas été examinés », renchérit-on du côté de la partie civile. Entre-temps, à Dakar, l’un des suspects en cavale, le major Paul Mwilambwe, s’est constitué prisonnier, avant d’être inculpé par la justice sénégalaise en janvier dernier. Le volet judiciaire de Dakar est également d’une importance capitale lorsqu’on sait que Paul Mwilambwe demeure un acteur-clé dans cette affaire. D’où, estime-t-on, la sentence attendue le 17 septembre risque de n’être que partielle puisque n’intégrant pas cette autre dimension de l’affaire que représente le volet dakarois du dossier.

Au niveau des cinq accusés eux-mêmes, ils ont plaidé non coupable et leurs avocats ont, de ce fait, demandé leur acquittement pur et simple, faute de preuves. Pour rappel, Floribert Chebeya a été retrouvé mort le 2 juin 2010, après avoir été convoqué au siège de l'inspection générale de la police pour y rencontrer le général John Numbi, alors chef de la police. Ce dernier, présenté comme le suspect numéro un, a toujours nié ce rendez-vous. Dossier à suivre.  

Alain Diasso

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