Afrique : FFJ exaspérée par la recrudescence des attaques contre des médias et des journalistes en période électorale

Mercredi 12 Août 2015 - 21:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L'ONG invite instamment les dirigeants de cet espace à promouvoir la liberté de la presse, à faire cesser immédiatement des attaques contre les médias et les journalistes, à mettre un terme au recours à l’entrave de la libre circulation de l’information et à initier- pour des pays qui ne l’ont pas encore fait – des lois qui proscrivent la privation de liberté aux journalistes pour des faits liés à l’exercice de leur métier.

L’association de défense et de promotion de la liberté de la presse couvrant l’Afrique francophone basée en RDC, Freedom for journalist (FFJ-Afrique), a noté une forte recrudescence des attaques et des violences contre des journalistes et des médias évoluant dans la région francophone du continent en période électorale dans certains pays.

Dans un rapport publié le 11 août, l’ONG, FFJ-Afrique fait constater que la RDC, le Madagascar, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Conakry et le Burundi ont battu le record des « États prédateurs de la liberté de la presse ».

S’agissant de la RDC, l’organisation a décrié l’acharnement des services de renseignements sur C-News, un trihebdomadaire indépendant paraissant à Kinshasa, depuis que son agent commis à la distribution, Dido Zamuangana, a été arrêté et écroué, le 13 juillet au cachot des services des renseignements alors que toute la livraison journalière du périodique ait été confisquée. « Lundi 10 août 2015, des éléments se réclamant des services de renseignements ont refait irruption sur le lieu de distribution des journaux d’information et se sont saisis de nouveau de toute la production de C-News », a souligné FFJ-Afrique.

Citant un communiqué de la rédaction de C-News dont copie lui a été transmise, FFJ-Afrique note qu’aucun reproche n’a été signifié aux responsables du périodique.

L’ONG a également indiqué que Brunal Nundu Maurice Daniel, journaliste à Canal 7, un média local émettant à Uvira, au Sud-Kivu, est incarcéré depuis le 08 août  dans le cachot de l’antenne locale des services de renseignements. Il lui est reproché d’avoir filmé le spectacle ponctué d’échanges de paroles entre l’ancien coordonnateur d’une organisation dénommée Action Ku Saïda, ex-Fondation Mama Mobutu, et son successeur. Brunal Nundu a été libéré le 11 août dans la soirée.

FFJ-Afrique dit également suivre de près la situation dans le reste de l’Afrique. L’ONG a notamment relevé la récente attaque des locaux de la station Viva de Fianarantsoa, radio et télévision, médias émettant à Antananarivo, à Madagascar. Citant des sources locales, FFJ-Afrique a affirmé que la station a été vandalisé par des hommes armés et cagoulés, après qu’une rumeur des menaces contre les journalistes ait été répandue vingt-quatre heures auparavant.

Au Burundi, Esdras Ndikumana, journaliste et correspondant de RFI, et de l’AFP, a été interpellé à Bujumbura et gardé en détention par des éléments de la Police alors qu’il menait une enquête sur l’assassinat du général Adolphe Nshimirimana, bras droit du président Nkuruziza. « Ndikumana a été passé à tabac dans son lieu de détention où il est resté pendant deux heures. Il présentait des contusions du fait des tortures qui l’ont conduit à une hospitalisation », a souligné FFJ-Afrique.

En Guinée, FFJ-Afrique a noté que Chérif Diallo, journaliste reporter d’images de la chaîne de télévision privée Espace TV, un média indépendant émettant à Conakry, est actuellement porté disparu depuis le 23 juillet. Selon cette association, des sources ont rapporté que la famille du journaliste et les responsables d’Espace TV ont affirmé avoir vu Diallo pour la dernière fois le 23 juillet et, depuis lors, il est resté injoignable au téléphone. « La piste d’un enlèvement est plausible, selon ses proches », a appuyé cette ONG.

Alors qu’en Côte d’Ivoire, l’ONG a admis que Joseph Titi Gnanhoua, journaliste et directeur de « Aujourd’hui », un quotidien paraissant à Abidjan, a été interpellé et incarcéré le 28 juillet 2015 pour « outrage au chef de l’Etat », avant d’être, plus tard, remis en liberté. Titi Gnanhoua, a noté l’association, avait été interpellé après la parution d’un article mettant en cause le président Ouattara et publié à la « une » de l’édition du 21 juillet de son journal.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des journaux étalés dans un lieu de vente à Kinshasa

Notification: 

Non