Afrique : l’OMS entend accorder en 2022 la priorité à la covid-19

Samedi 18 Décembre 2021 - 12:07

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Dans un message de fin d’année publié le 17 décembre, la directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique, le Dr Matshidiso Moeti, a déclaré que la pandémie du coronavirus sera toujours au centre de l’agenda de la branche africaine l’année prochaine.

Alors que le monde entre dans la troisième année de covid-19, l’OMS entend toujours accorder la priorité au combat contre cette pandémie « au milieu d’autres problèmes de santé importants ».

« La pandémie sera donc toujours au centre de l’agenda de la branche africaine de l’'OMS l’année prochaine. D’autant que la population d’Afrique a subi des pertes dévastatrices en vies humaines et pâtit de problèmes de santé. Des revenus ont été totalement perdus », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti.

L’Afrique connaît déjà une quatrième vague de l’épidémie, et l’agence sanitaire mondiale de l’ONU redoute d’autres vagues, « car les prévisions actualisées indiquent que le continent pourrait ne pas atteindre une couverture vaccinale de 70 % avant août 2024 ». Cette semaine, le nombre de nouveaux cas sur le continent a augmenté de 83 % par rapport à la semaine précédente. Il s’agit de la hausse la plus rapide enregistrée depuis le mois de mai de l’année dernière.

En Afrique, selon un décompte établi le 14 décembre, plus de neuf millions de cas de covid-19 dont près de 225 000 décès ont été enregistrés. « La région africaine a signalé plus de cent soixante-sept mille nouveaux cas, soit une augmentation de 111 % par rapport à la semaine précédente et le nombre le plus élevé de nouveaux cas hebdomadaires depuis début août 2021 », a indiqué l’OMS dans son dernier bulletin épidémiologique.

« Si le déploiement des vaccins a permis de livrer avec succès plus de 250 millions de doses sur le continent, force est de constater que seuls 8 % environ des Africains sont entièrement vaccinés. C’est loin d’être suffisant », a dit la cheffe du Bureau régional de l’OMS,

« Seuls cinq des pays africains atteindront l’objectif de vacciner entièrement 40 % de leur population avant la fin de 2021, et les prévisions actuelles indiquent qu’il faudra encore plusieurs mois pour que tous nos pays en fassent de même », a-t-elle précisé, relevant que «l’OMS continuera d’œuvrer sans relâche pour un accès équitable aux vaccins. Dans cette optique, des missions de renfort sont en cours dans les pays pour aider à répertorier les goulots d’étranglement et à mettre en place des solutions ».

L’urgence de trouver un équilibre entre des priorités concurrentes

Tout en accordant la priorité au nouveau coronavirus, l’OMS reconnaît qu’il est « extrêmement difficile de trouver un équilibre entre des priorités concurrentes ». Une façon pour l’agence sanitaire mondiale de l’ONU de rappeler que « la pandémie a des répercussions particulièrement négatives sur les soins primaires quotidiens destinés à la prévention et à la gestion des problèmes de santé courants ».

Selon l’OMS, les soins de longue durée pour les maladies chroniques ont été « gravement perturbés ». Près d’un établissement de santé sur trois a ainsi signalé « des interruptions de la transmission des rapports sur la situation de la lutte contre l’infection à VIH et la tuberculose, sur la planification familiale et les soins prénatals et sur la vaccination systématique ».

Sur le front de la lutte contre la poliomyélite, l’Afrique fait face actuellement à des flambées épidémiques dues au poliovirus de type 2 (PVDVc2) qui touche vingt-trois pays. Selon l’OMS, ces flambées doivent être rapidement endiguées par des campagnes de vaccination de qualité menées dans les deux mois qui suivent la notification d’une flambée épidémique. Mais avec la reprise des campagnes de vaccination, plus de cent millions d’enfants ont été vaccinés contre la poliomyélite afin de mettre fin aux flambées.

Parallèlement, concernant l’infection au VIH/sida, les dernières données montrent que plus de 80 % des Africains qui sont censés vivre avec cette maladie chronique connaissent désormais leur statut sérologique, tandis que les trois quarts de ces personnes sont placées sous un traitement antirétroviral qui leur sauve la vie. Cela dit, quatre mille deux cents adolescentes et jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont encore infectées par le VIH chaque semaine en Afrique. 

Yvette Reine Nzaba

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