Aimé Clovis Guillond : « Les Congolais doivent profiter des opportunités d’affaires qu’offre la Russie »

Lundi 9 Février 2015 - 18:00

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Abordé concomitamment avec son homologue russe à Brazzaville, l’ambassadeur du Congo en Russie a estimé que le business semble être le parent pauvre de la belle épopée des relations Russo-congolaises qui ont célébré, l’année dernière, leur 50e anniversaire.

Les Dépêches de Brazzaville : En tant qu’ambassadeur de la République du Congo en Russie, quel intérêt placez-vous dans cette journée commémorative du 10 février ?   

Aimé Clovis Guillond : Je voulais d’abord remercier l’ambassadeur de la Fédération de Russie au Congo qui a bien voulu m’associer à cet échange. En effet, nos deux pays entretiennent de parfaites relations aussi bien au plan bilatéral que multilatéral. En ce qui concerne notre coopération militaire, économique et scientifique, les deux pays sont liés par des accords. À un moment où la Russie traverse une période difficile, surtout dans ces relations avec l’Union européenne, le Congo est toujours à ses côtés. Le Congo est un ami de la Russie.

LDB : Quel bilan faites-vous après 50 ans de coopération avec la Russie ?

ACG : La Russie est pour nous un partenaire stratégique. Depuis un demi-siècle, la Fédération de Russie a contribué à former l’élite congolaise. La richesse d’un pays, c’est la qualité de ses cadres, et la Russie a contribué à la formation de nos cadres civils et militaires. Pour cela nous lui en sommes reconnaissants. Alors que d’autres pays se ferment à travers des délivrances de visa ou des procédures d’inscription lassantes, la Russie s’est ouverte à nous. Elle est restée notre vraie amie. Actuellement, nos militaires et policiers sont en train de bénéficier des formations de pointe dans les académies russes, en vue de faire face demain aux menaces sécuritaires ainsi qu’au terrorisme transfrontalier. Aussi sur le plan scientifique, la Russie nous aide énormément.

LDB : Vous qui vivez au quotidien les réalités russes, dans quel domaine exactement le Congo peut-il compter sur la Russie dans sa marche vers le développement ?

ACG : Nous avons aujourd’hui pour ambition d’être un pays émergent à l’horizon 2025. Et, justement, la Russie fait partie des BRICS qui rassemblent des pays émergents. Cela constitue pour nous une véritable opportunité. Cela étant, nous ne visons pas un secteur spécifique. Nos relations s’appuient sur tous les domaines comme par exemple le grand projet structurant d’oléoduc qui va relier Brazzaville, Pointe-Noire, Oyo et Ouesso. Ce projet va, sans nul doute, générer beaucoup d’emplois. Dans ce domaine, la Russie a une grande expérience en tant que grand pays pétrolier. Le géant russe Gazprom s’installera bientôt au Congo en vue d’explorer le site difficile du bloc Nanga 2 ; puisqu’elle a des grands puits expérimentaux.

LDB : Plusieurs accords de partenariat existent entre les deux pays ; quels sont les projets qui vous préoccupent le plus  en ce moment ?  

ACG : Je dois une fois de plus féliciter l’ambassadeur de la Russie au  Congo pour avoir facilité la signature de l’accord portant sur la levée de visa, permettant la libre circulation des cadres et fonctionnaires congolais dans le pays. Cette initiative ne pourra que renforcer les coopérations multiformes existantes. Cela dit, je travaille actuellement sur l’accord portant la garantie et la protection des investissements. C’est un accord très important, car il va promouvoir les transactions des Congolais en Russie et des hommes d’Affaires russes qui souhaitent investir dans notre pays. Ce qui reste à faire c’est de concrétiser cet accord de business avec, par exemple, la création des sociétés mixtes entre Congolais et Russes. C’est un secteur encore très timide. C’est pourquoi, je lance un appel aux hommes d’Affaires congolais de venir très nombreux visiter la Russie.

LDB : Où en est-on aujourd’hui avec le projet de l’oléoduc cité plus haut ?

ACG : Le projet a bien démarré grâce à une société russe de gaz qui est en train de réaliser des études de faisabilité. Nous attendons ces études avant de passer à la phase opérationnelle de la construction de l’oléoduc.

LDB : Quel est votre dernier message, pour conclure cet entretien ?

Une fois de plus, je lance un appel aux opérateurs économiques congolais de venir en Russie car, ce pays développe d’énormes opportunités qui peuvent aider le Congo. Tous les cadres juridiques et règlementaires existent déjà pour favoriser un meilleur climat des affaires.

Propos recueillis par Thierry Noungou et Guy-Gervais Kitina

Légendes et crédits photo : 

Aimé Clovis Guillond, ambassadeur du Congo en Russie, Photo Adiac