Amélioration de l'accès à l'électricité: la Corap présente “des questions citoyennes”

Mardi 16 Avril 2024 - 17:00

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Il s'agit de la compilation des questions que se posent la population et autres acteurs concernés par les réformes et les actions publiques mises en place par le gouvernement congolais, qui est un nouvel outil développé par cette constellation d'organisations de la societe civile en vue de soutenir le plaidoyer éponyme.

La Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et de l'action publique (Corap) a tenu, le 15 avril, dans son siège à Kinshasa une conférence de presse qui lui a permis de présenter un nouvel outil développé pour soutenir ses différents plaidoyers menés pour l'amélioration de la vie de la population par l'accès aux services sociaux de base. L'outil dénommé “Des questions citoyennes”, a expliqué l'équipe dirigeante de la Corap, est une compilation d'interrogations de la population et des acteurs concernés par les réformes et les actions publiques mises en place par le gouvernement congolais.

Dans le premier numéro de cet outil, la Corap s'est focalisée sur le secteur de l'électricité. Dans le cadre de l'amélioration de l'accès de la population à l'électricité, cette plateforme d'ONG a recueilli les différents questionnements de la  population sur cette problématique en République démocratique du Congo (RDC) ainsi que sur l'apport de chaque autorité impliquée dans le secteur. "Ces questions soulèvent des enjeux importants qui nécessitent des réponses précises de la part de ces responsables", ont insisté Emmanuel Musuyu, Justin Mobomi et Iris Kasindi. "Comme vous le savez, l'absence de l'électricité est la cause de plusieurs problèmes que nous vivons actuellement en RDC, entre autres : l'accentuation de la pression sur les forêts par l'usage excessif des charbons de bois et des bois de chauffe ; l'accélération de l'exode rural. Les villes et villages se vident de plus en plus ; l'insécurité nocturne accentuée  et autres. Face à toutes ses raisons qui nous impactent d'une manière ou d'une autre, nous devons tous nous engager pour exiger plus des efforts des autorités pour un réel changement", a expliqué la Corap. Les premières questions de ce secteur sont, en effet, posées au chef de l'État, à la nouvelle Première ministre, au nom de la continuité de l’État, au ministre des Ressources hydrauliques et Electricité, à la directrice générale de l'Autorité de régulation, au directeur général de l'Agence nationale de l'électrification et des services énergétiques en milieu rural et périurbain, ainsi qu'au directeur général de la Snél.  Ces questions sont également soutenues par certaines propositions ou pistes qui, selon la Corap, pourraient conduire à des actions pour l'amélioration de l'accès de la  population à l'électricité.

Absence constatée des investisseurs dans ce secteur

La Corap pose une question fondamentale liée à l'insuffisance d’incitations pour attirer des investisseurs capables de produire de l’électricité de manière sérieuse afin de répondre à la demande croissante des ménages et des industries. Constatant une contradiction entre les intentions du précédent gouvernement, qui souhaitait attirer des investissements, et le climat des affaires du secteur qui n’est pas toujours adapté ni attrayant, la Corap rappelle que le secteur de l’électricité est un exemple frappant, car il est soumis à une fiscalité étouffante, avec plus de 80 taxes, redevances et impôts que les entreprises doivent payer. La coalition décrit également une absence d’allocation budgétaire conséquente pour le secteur de l’électricité dans la loi des finances. Elle encourage, de ce fait, le gouvernement à prévoir des financements adéquats pour la construction de micro-barrages hydroélectriques et d’autres projets d’énergies renouvelables et dit, par ailleurs, attendre de la Première ministre et de son gouvernement des actions concrètes visant à attirer davantage d’investissements dans la production d’électricité.

Notant que l’énergie est un facteur-clé pour stimuler le développement, la Corap invite la Première ministre à accorder une priorité au secteur de l’électricité dans son programme de gouvernement. Au ministre des Ressources hydrauliques et Electricité, la Corap rappelle que ce secteur ne connaît pas des progrès notables, en dépit de la promulgation de la loi et la mise en place des institutions de sa mise en oeuvre. Ce constat a suscité plusieurs questions adressées à ce membre du gouvernement et aux responsables de ces institutions créées. A la Snél, la Corap a reproché la mauvaise qualité de l'électricité fournie et la dictature de la facturation. "La population congolaise en a marre de vivre sans électricité et/ou d'accéder à une électricité de mauvaise qualité", a souligné la Corap, qui attend chaque acteur à prendre ses responsabilités, en améliorant la gouvernance du secteur pour plus de production. Ce premier document produit par la Corap se trouve dans le lien suivant : https://coraprdc.org/wp-content/uploads/2024/04/QC0012-

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

1. Justin Mobomi, Emmanuel Musuyu et Iris Kasindi devant la presse/Adiac 2. Jérémy Mupepe, Justin Mobomi, Emmanuel Musuyu et Iris Kasindi/ Adiac

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