Amélioration de l’accès à l’électricité : la Corap relève la nécessité de ressusciter les barrages abandonnés

Mercredi 18 Mars 2020 - 19:24

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La coalition d’ONG, qui évoque un problème des moyens dont elle a disposé pour mener cette étude, a fait un focus sur les centrales de Zongo 1 et de Sanga. Elle a promis de continuer cet exercice en vue d'élucider d'autres aspects de la situation.

 

La Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et de l’action publique (Corap) a publié, le 18 mars, à l’hôtel Rotana à Kinshasa, son rapport sur la situation de l’accès de la population congolaise à l’électricité intitulé « De l’obscurité à la lumière ; Nécessité de ressusciter les barrages abandonnés Cas de Zongo 1 et Sanga ». Dans ce document qui a été rendu public par le secrétaite technique de la Corap, Emmanuel Musuyu, et chargé de plaidoyer, Justin Mobomi, ce regroupement d’ONG a regretté que la République démocratique du Congo (RDC), qui possède d’énormes potentialités dans le domaine de l’énergie, soit comptée dans le nombre de pays dont les populations ont un accès à l’électricité parmi les plus faibles dans le monde.

Pour remédier à cette situation, la Corap, qui a toujours été contre le projet Inga III, qu’elle accuse de ne pas répondre à certaines exigences, exhorte à la résurrection des barrages abandonnés à travers le pays, tout en insistant sur le respect de la législation congolaise en la matière et le profit des populations. Cette coalition d’ONG, qui a répertorié soixante-trois barrages abandonnés à travers toutes la RDC, fait particulièrement, dans ce travail, un focus sur deux d’entre ces centrales dont celles de Zongo 1 et de Sanga. Dans son rapport, la Corap a relevé que le déficit énergétique auquel fait face la RDC a des conséquences néfastes dans tous les secteurs de la vie du pays. La coalition a également noté la réforme dans laquelle s’est engagé le gouvernement congolais, dans le souci de résorber ce déficit.

L’étude menée par ce regroupement d’ONG a donc été commandée par certaines motivations dont le faible accès de la population à l’électricité malgré les potentialités que renferme le pays ; le lancement de la réforme du secteur énergétique dans le pays, le projet Mwanganza ainsi que le constat de l’absence d’un budget conséquent pour la construction de nouveaux barrages. Mais le regroupement d’ONG a pensé mener cet exercice sur la réhabilitation des anciennes infrastructures énergétiques. « Comment le gouvernement compte-t-il accroître le taux d’accès des populations à l’énergie alors qu’il existe plus d’une soixantaine de centrales à l’abandon ? » s’est demandé la Corap qui, après avoir dressé cet inventaire d’infrastructures abandonnées pour démontrer la possibilité d’améliorer l’accès des populations à l’énergie à travers la réhabilitation de celles-ci, a fait, parmi les quatre chapitres que compte ce travail, certaines recommandations.

De véritables pistes de solution

Des recommandations faites par la Corap à l’issue de son étude sont, en quelque sorte, des pistes de solution que la coalition propose afin d’améliorer l’accès des populations à l’énergie. Il s’agit, pour le Parlement, d’inclure dans la loi relative au secteur de l’électricité un quota de pourcentage d’électricité en faveur des communautés dans tout projet de construction et/ou de réhabilitation des infrastructures énergétiques. Le Parlement est également appelé à intégrer des dispositions claires dans la loi relative au secteur de l’électricité sur le processus d’indemnisation des communautés locales impactées par les projets énergétiques en RDC.

Le gouvernement est, quant à lui, appelé notamment à accélérer la mise en place du Fonds pour l’électrification en milieu rural afin de permettre le financement des projets communautaires d’accès à l’électricité ; d’intégrer dans les objectifs dudit fonds des centrales abandonnées ; de s’impliquer dans la démarche de la réhabilitation des barrages à l’abandon et d’inclure, dans les mesures d’application de la loi relative au secteur de l’électricité, un quota de pourcentage d’électricité en faveur des communautés dans tout projet de construction et/ou de réhabilitation des infrastructures énergétiques.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Emmanuel Musuyu et Justin Mobomi de la Corap lors de la présentation du rapport/Adiac

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