Anguios Nganguia Engambé : « Je suis démocrate, je respecterai les résultats des urnes, s’ils sont vrais »

Les Dépêches de Brazzaville : Président Anguios, vous venez de clôturer votre campagne dans les départements du Congo, quel bilan peut-on tirer de cette tournée électorale ?

Anguios Nganguia Engambé : Nous avons lancé notre campagne électorale le 9 mars à Paris, en France. Au niveau national, nous avons commencé par le département de la Likouala, précisément à Impfondo, où nos militants nous ont réservé un accueil chaleureux à l’aéroport. Nous nous sommes ensuite rendus successivement dans la Sangha, la Cuvette, le Pool, Brazzaville, la Lékoumou, le Kouilou et Pointe-noire, la Bouenza, le Niari, les Plateaux, la Cuvette ouest. Nous avons été dans les principales villes du pays (Impfondo, Ouesso, Owando, Sibiti, Dolisie, Kinkala, Nkayi, Oyo, Ollombo, etc.)   

Dans toutes ces villes, nous avions été reçus avec faste par des populations très enthousiastes ; ce qui nous a permis d’organiser des marches populaires, conformément à notre stratégie de campagne, des visites dans les marchés et autres lieux publics. Les populations étaient contentes de notre initiative qui consistait à venir vers eux, plutôt que de tenir des meetings populaires.

Ces rencontres, une fois de plus avec le Congo profond, m'ont marqué. Ce que j’ai vu me permet de fonder de grands espoirs sur la démocratisation de notre pays, parce que les Congolais de l’hinterland sont des gens tolérants, notre peuple est vraiment grand. C’est notre grande satisfaction au sortir de cette campagne.

LDB : Vous avez fait le tour de tous les départements du Congo, après ce périple comment estimez-vous vos chances à cette élection ?

ANE : Je pense que je serai premier au terme de ce scrutin. Je pense qu’aucun candidat ne gagnera au 1^er tour si ce n’est moi. S’il s’agit d’aller au deuxième tour, j’y serai, moi.

LDB : L’on constate actuellement que certains Brazzavillois quittent la ville sous prétexte que l’élection va mal se dérouler. Comment réagissez-vous face à cela ?

ANE : Je demande à toutes les Congolaises et à tous les Congolais de garder leur calme et d’aller massivement aux lieux de vote dimanche pour me choisir ; parce que je les place au centre de mon projet de gouvernement. Je suis le candidat de la démocratie, de la paix et de la bonne gouvernance. Nous prônons des idées neuves. Il faut que le peuple comprenne que cette élection est l’occasion de mettre en œuvre ce projet de paix dans toutes ses dimensions comme paix fiscale au profit d’une politique et d’une économie stables et de paix sociale pour promouvoir l’emploi salarié, les infrastructures de base, santé, l’éducation. Fort de ces projets, nous invitons le peuple à ne pas paniquer.

LDB : Ne craignez-vous pas que les résultats du vote soient tripotés comme le redoutent certains candidats ?

ANE : Quand un match n’est pas encore joué, personne ne peut connaître les résultats. J’aime cet exemple du sport parce qu’à voir les soupçons sur l’arbitrage, il ne devrait plus avoir de rencontre sportive si les sportifs se comportaient comme ces candidats que vous évoquez. Nous, opposition, avons nos représentants dans les plus de 5300 bureaux de vote, les procès-verbaux seront signés par tous, les résultats affichés publiquement à chaque centre de vote, etc. On ne peut préjuger de rien. Ce que nous souhaitons, c'est que la force publique soit réellement au service du peuple, pour bien sécuriser ces élections.

LDB : Quelle attitude aurez-vous si un candidat autre que vous est élu ?

ANE : Je suis un démocrate, je respecte le résultat des urnes. Si cela est démontré qu’il s’agit de vrais résultats, je m’inclinerai et irai féliciter de vive voix le vainqueur.