Assassinat du jounaliste Mumbere à Biakato : Olpa exige une enquête urgente

Lundi 16 Août 2021 - 17:30

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L’ONG regrette que la femme du professionnel des médias soit également grièvement blessée à la même occasion et dit attendre l'action des autorités compétentes en vue de mettre hors d’état de nuire les auteurs de ce meurtre.

L’organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de presse, l’Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (Olpa), clame, dans une réaction du 15 août, une enquête urgente et indépendante après l’assassinat du directeur à la radiotélévision communautaire de Babombi (RTCB), émettant à Biakato (territoire de Mambasa) à 320 km de Bunia, province de l’Ituri, Joël Musavuli Mumbere, ainsi que des coups et blessures sur sa femme. L’ONG, qui condamne vigoureusement cet assassinat, dit attendre des autorités la mise hors d’état de nuire des auteurs de l’acte décrié.

Joël Musavuli Mumbere, a rappelé Olpa, a été assassiné, un jour plus tôt, le 14 août, à son domicile, par des individus non autrement identifiés munis d’armes blanches qui l’ont asséné plusieurs coups de poignards ayant provoqué son décès. Ils ont également, a indiqué cette association, blessé mortellement l’épouse de ce dernier, témoin oculaire de l’assassinat. Olpa indique que la femme du journaliste a été évacuée dans un centre hospitalier. A en croire cette organisation, Mme Musavuli a affirmé avoir reconnu quelques miliciens Maï-Maï qui ont déclaré « être venus en finir avec le journaliste qu’ils accusaient de fournir des informations compromettantes aux forces loyalistes dans la zone ».

Olpa a, par ailleurs, rappelé que c’est depuis fin juillet 2021 que Joël Musavuli Mumbere recevait des menaces de représailles, après la diffusion d’une émission intitulée « Rahiya, fungua macho » (Peuple, ouvrons les yeux, en français), au cours de laquelle le journaliste a fait un état des lieux de l’état de siège et de l’activisme des groupes armés dans la province de l’Ituri. « Le 10 mars 2021, un groupe d’éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc), placé sous les ordres du major John Bebwa, avait pris d’assaut les installations de RTCB à la recherche de Joël Musavuli. Ne l’ayant pas trouvé sur le lieu, ces militaires ont proféré des menaces d’arrestation aux journalistes trouvés sur le lieu. Ce, après la diffusion d’un communiqué d’une organisation locale dénommée Convention pour le respect des droits humains, qui dénonçait l’existence d’un cachot souterrain à Biakato sous l’autorité de major John Bebwa », a expliqué Olpa.

L’interpellation du gouverneur militaire du Nord-Kivu

Dans une précédente correspondance adressée le 14 août au gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, l’Olpa l’a exhorté à prendre des mesures urgentes pour assurer la sécurité des journalistes travaillant à Rutshuru, confrontés à des menaces sécuritaires d’ordre divers. Dans ce document dont copies ont été réservées au vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, au ministre de la Communication et des médias ainsi qu’au ministre des Droits humains, l'Olpa, ayant un bureau de coordination à Goma dénommé « la Maison des journalistes », a sollicité des mesures particulières de protection au profit des journalistes travaillant à Rutshuru.

A l’en croire, des personnes malintentionnées non autrement identifiées s’illustreraient, depuis quelques jours, à proférer des menaces de mort à l’endroit des journalistes de cette partie de la province du Nord-Kivu. « Curieusement et contre toute attente, ces individus ont mis à exécution leurs menaces en donnant froidement la mort à Héritier Magayane (27ans), présentateur de l’émission Fidélité d’amour diffusée par la sous-station de la chaîne publique RTNC/Rutshuru. Il a été assassiné, le 7 août 2021 au village Bunyangula, dans le groupement de Bukoma, chefferie de Bwisha. Ses assaillants armés l’ont égorgé et extorqué son téléphone portable, avant de disparaître dans la nature. Vingt-quatre heures après ce lâche assassinat, Justin Panzu, rédacteur en chef à la même sous-station a reçu des menaces de mort », a indiqué Olpa. Et de noter que l’auteur des menaces exigeait au journaliste le paiement d’une rançon de deux cents dollars américains en échange de sa sécurité. Au cas contraire, menaçait-il, il subirait le même sort qu’Héritier Magayane.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

La lettre de l'Olpa au gouverneur militaire du Nord-Kivu

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