Assassinat d’une journaliste française en Centrafrique : le parquet de Paris ouvre une enquête

Mercredi 14 Mai 2014 - 18:46

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Quelques mois après l’assassinat de deux reporters de RFI au Mali, Camille Lepage, 26 ans, journaliste française, photographe et reporter indépendante, a été tuée dans l’ouest de la République centrafricaine où elle réalisait un reportage

Une enquête préliminaire a été ouverte le 14 mai et confiée à l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) de la police judiciaire. Le corps de la jeune journaliste a été ramené à Bangui où une première autopsie devrait être pratiquée avant que sa dépouille ne soit rapatriée en France.

Selon une source de la gendarmerie de Bouar, dans l’Ouest de la Centrafrique, la journaliste indépendante aurait perdu la vie dans une embuscade qui aurait fait au moins dix morts. C’est une patrouille de la force de pacification française Sangaris qui a découvert le corps de la photographe lors d’un contrôle sur un véhicule conduit par des éléments anti-balaka, près du Cameroun et du Tchad.

« L’embuscade qui a coûté la vie à la journaliste a eu lieu à Gallo, un village situé sur l’axe Bouar-Garoua-Boulaï (Cameroun). Il y a eu des affrontements qui ont duré plus d’une demi-heure et ont fait au moins dix morts, dont quatre anti-balaka et six ex-Séléka et peuls armés », a précisé la même source.

Le président de la République, François Hollande, a promis de mettre en œuvre « tous les moyens nécessaires pour faire la lumière sur les circonstances de cet assassinat et retrouver les meurtriers ».

Pour sa part, le Conseil de sécurité de l’ONU a « condamné fermement » ce meurtre et a réclamé une enquête aux autorités centrafricaines.

L'ONG Reporters sans frontière, profondément choquée, a aussitôt réagi en indiquant que la mort de la jeune femme montrait à quel point les journalistes étaient exposés au danger dans leur recherche de l’information, en République centrafricaine comme sur d’autres terrains de conflit. Tout conflit armé comporte des risques pour les journalistes appelés à le couvrir : ils peuvent se retrouver sous le feu ennemi dirigé contre les forces ou les groupes auprès desquels ils sont accrédités ou qu’ils accompagnent.

La recrudescence des atteintes à la sécurité des journalistes lors du récent conflit irakien a ouvert un débat sur les conditions d’exercice de la profession en situation de conflit armé. Les journalistes ont été amenés à examiner la nécessité de leur présence dans les conflits, le niveau de danger que cette présence implique et les moyens appropriés pour le réduire.

Yvette Reine Nzaba